Résumé

Dans le cadre de mon congé scientifique à la HES⁠-⁠SO, j’ai eu l’opportunité d’effectuer une visite approfondie de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA), située dans le sud-ouest de la France. Cette visite s’inscrit dans une série de déplacements à travers plusieurs institutions européennes, en lien avec les objectifs du Conseil de domaine Ingénierie et Architecture. Elle visait à explorer les pratiques innovantes en matière de formation en ingénierie, d’articulation entre enseignement et recherche, d’internationalisation, ainsi que les modalités de collaboration avec les milieux professionnels. À Pau, les rencontres se sont échelonnées sur trois jours, entretiens formels et moments informels inclus, permettant une immersion complète dans l’écosystème de l’UPPA.

L’UPPA apparaît comme une université territoriale ambitieuse, structurée autour de trois collèges thématiques (EEI, SSH, STEE), et ancrée dans une logique d’excellence académique et de service à ses régions. L’établissement déploie une politique cohérente de développement fondée sur l’innovation pédagogique, l’ouverture internationale et une forte connexion au tissu socio-économique. La participation active à des initiatives structurantes comme l’alliance européenne UNITA, le label I-SITE (via le projet E2S) ou encore le Programme d’Investissements d’Avenir à travers les projets GREEN et IREKIA témoigne de cette dynamique.

Sur le plan pédagogique, deux projets ont particulièrement retenu l’attention. Le projet GREEN, école universitaire de recherche, propose un parcours d’excellence intégré de cinq ans (master + doctorat), adossé à la recherche et à l’innovation dans les domaines de l’énergie et de l’environnement. Ce programme combine pédagogie par projet, mentorat, hybridation et évaluation formative, tout en offrant des allocations d’excellence. Il constitue un exemple de transformation pédagogique au service de l’employabilité et de la formation par la recherche. Huit graduate programs sont en cours de déploiement, avec une architecture modulaire favorisant l’interdisciplinarité et la personnalisation des parcours. GREEN s’inscrit dans une stratégie de formation hautement professionnalisante, tout en demeurant ancré dans les exigences scientifiques les plus rigoureuses.

Le second projet, IREKIA, concerne spécifiquement le développement de la formation sur la côte basque, territoire faiblement doté en infrastructures universitaires malgré une forte population de bacheliers. Ce projet, financé par France 2030, se décline autour de trois piliers : l’observatoire de l’impact territorial, le learning center pour le soutien pédagogique, et six fablabs thématiques (santé et sport, numérique, milieux aquatiques, construction bas carbone, actions internationales, sécurité alimentaire). Ces espaces permettent aux étudiantes et étudiants de réaliser des projets concrets avec les actrices et les acteurs du territoire, dans une logique d’apprentissage expérientiel. Le principe d’une substitution d’UE (unité d’enseignement) par un projet encadré, associé à une documentation finale, introduit une grande souplesse dans les maquettes. Cette flexibilité renforce la motivation et donne du sens aux apprentissages, tout en développant des compétences transférables.

De manière générale, l’UPPA développe une approche pédagogique résolument orientée vers les compétences, l’interdisciplinarité et l’accompagnement personnalisé. Le projet SPACE, par exemple, vise à sécuriser les parcours en licence en intégrant tutorat, coaching, portefeuille de compétences et entretiens de réorientation. Ces dispositifs sont particulièrement cruciaux dans les formations initiales, où le taux de décrochage demeure un enjeu majeur. La volonté de transformer la première année de licence – souvent perçue comme une année de sélection – en une véritable année de construction de projet personnel, est emblématique de cette orientation.

L’alternance, autre point fort de l’UPPA, est largement répandue, notamment dans les masters, les formations d’ingénieur·es et les filières professionnalisantes courtes (BUT, licences pro). Cette modalité est fortement soutenue par les entreprises partenaires, qui y trouvent un vivier de talents adapté à leurs besoins. L’université appuie également l’entrepreneuriat étudiant, via un programme dédié encadrant près d’une centaine de participantes et participants par an. Ce programme permet d’acquérir les bases de la création d’entreprise et mène à la délivrance d’un diplôme universitaire. Bien que le taux effectif de création reste modeste, la démarche contribue à structurer les compétences entrepreneuriales et à ancrer l’université dans son territoire.

Les relations internationales sont portées par une stratégie en trois cercles : régional (coopérations transfrontalières avec l’Espagne), européen (UNITA, GEMINAE), et mondial (Brésil, Maroc, Afrique subsaharienne). L’université privilégie les doubles diplômes, la mobilité sortante et entrante, ainsi que les projets conjoints, avec un accent croissant sur la mobilité du personnel. Des initiatives spécifiques sont en cours, comme la création d’un DU international (diplôme universitaire), la participation à des blended intensive programmes, ou le développement de cotutelles de thèse. Des actions de soutien à l’intercompréhension linguistique et aux pédagogies multilingues complètent ce dispositif.

Le collège SSH incarne un autre visage de l’UPPA, plus centré sur les sciences humaines, les lettres et le droit. Il connaît des défis en matière d’attractivité, notamment dans les filières littéraires, en perte de vitesse. Des initiatives sont en cours pour revaloriser ces formations, par exemple à travers des ateliers de création littéraire, de vidéo ou d’archéologie. Le développement du travail social, l’introduction d’un fablab en SHS ou encore la chaire en écopoétique (poésie et écologie) montrent une volonté de renouvellement disciplinaire. Ce collège participe également activement à la transformation pédagogique via des enquêtes sur les pratiques, des expérimentations d’évaluation continue, et une implication dans le COMEX, organe stratégique chargé de valider les transformations des maquettes.

L’UPPA se distingue enfin par une culture forte de l’évaluation et du pilotage. Plusieurs projets sont suivis par des observatoires internes, qui mesurent l’impact des transformations pédagogiques, la réussite étudiante, l’intégration professionnelle ou encore l’adéquation avec les besoins du territoire. Une thèse est en cours sur les traces d’apprentissage et l’usage de l’IA dans la scénarisation pédagogique. Ces efforts témoignent d’un souci constant de qualité et d’amélioration continue. En conclusion, l’Université de Pau et des Pays de l’Adour apparaît comme une institution en mouvement, capable de conjuguer excellence scientifique, inclusion sociale et engagement territorial. Ses projets phares – GREEN et IREKIA – incarnent un modèle de transformation intégrée, où la pédagogie, la recherche et l’ancrage local ne sont pas disjoints, mais pensés comme des leviers complémentaires. Ce positionnement offre un terrain fertile pour développer des coopérations avec d’autres institutions européennes, en particulier autour des thèmes de l’alternance, de la pédagogie par projet, des graduate schools ou des fablabs. L’UPPA constitue ainsi un partenaire potentiel stimulant pour le développement de la HES⁠-⁠SO dans une perspective européenne partagée.

Description de l’université

L’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) est un établissement public pluridisciplinaire ancré dans un territoire singulier, à la croisée des Pyrénées et de l’Atlantique. Née officiellement en 1970, son histoire universitaire remonte cependant à la Renaissance, avec la création de l’ancienne Universitas Bearniae en 1583. L’UPPA s’est progressivement constituée après la Seconde Guerre mondiale, en accueillant des enseignements délocalisés des universités bordelaises à Pau, puis en développant des structures autonomes dans les lettres, le droit, les sciences et les sciences humaines. Depuis sa création, l’UPPA n’a cessé d’évoluer en s’étendant sur plusieurs sites : Pau, Bayonne, Anglet, Mont-de-Marsan, Tarbes et, plus récemment, Saint-Pée-sur-Nivelle. Chaque site universitaire contribue à l’identité territoriale de l’établissement, offrant une proximité humaine et une insertion forte dans les dynamiques locales.

Aujourd’hui, l’UPPA compte plus de 12’900 étudiantes et étudiants et près de 1’650 personnels. Sa stratégie repose sur une ambition claire : incarner une université de recherche de rang international, mais au service de ses territoires. Elle se distingue notamment par l’obtention du label d’excellence I-SITE (Initiative Science-Innovation-Territoires-Économie), autour du projet E2S (Solutions pour l’Énergie et l’Environnement), fruit d’un partenariat avec le CNRS, Inria et INRAE. L’université structure sa formation et sa recherche en trois collèges : Études européennes et internationales (EEI), Sciences sociales et humanités (SSH), et Sciences et technologies pour l’énergie et l’environnement (STEE). Elle est également membre fondatrice de l’alliance européenne UNITA[1] (Universitas Montium), un réseau de douze universités issues de territoires de montagne et transfrontaliers, renforçant ainsi son ancrage européen et ses actions en faveur du multilinguisme, de la mobilité et du développement durable.

L’université met en œuvre une stratégie structurée autour de cinq grands axes : développement territorial, excellence scientifique, rayonnement international, responsabilité sociétale et pilotage maîtrisé. Elle développe de nouveaux campus et infrastructures, notamment sur la côte basque avec le schéma directeur Irekia, et porte plusieurs projets emblématiques comme le Pôle universitaire d’innovation Sud-Aquitaine ou le programme DEFI-UPPA 2030. L’UPPA s’affirme aussi comme une université inclusive, attentive au bien-être des étudiants et du personnel, avec des dispositifs pionniers tels que UPPA Solidarité, les assises de la vie étudiante, et la candidature au label DD&RS. Elle promeut une culture de l’éthique académique, de l’intégrité scientifique et de la responsabilité environnementale, en lien avec les transitions écologiques et sociétales.

L’offre de formation est riche, accessible et professionnalisante. L’UPPA propose une centaine de diplômes, allant du BUT au doctorat, incluant 9 BUT, 23 licences professionnelles, 36 masters, 2 diplômes d’ingénieur, des DU et des préparations spécifiques. L’alternance y est fortement développée : 45 % des masters et 73 formations sont ouvertes sous cette modalité. L’université accueille aussi plus de 2’000 étudiantes et étudiants internationaux, provenant de 54 pays et propose 121 accords de coopération. Par ailleurs, elle favorise l’insertion professionnelle : 93 % des diplômé·es de master sont en emploi à 30 mois, et la personnalisation des parcours est renforcée par des dispositifs comme le PEP’S, les UE transverses ou les cursus d’excellence GREEN et CMI.

En matière de recherche, l’UPPA s’appuie sur 18 unités (dont 9 en cotutelle avec CNRS, Inria ou INRAE), 2 écoles doctorales, 542 doctorants, 32 chaires, 9 laboratoires communs, 5 laboratoires internationaux et 17 plateformes techniques. L’université entretient une forte dynamique partenariale avec les entreprises, les collectivités et les acteurs publics. En témoignent les 248 contrats de recherche, les 42 brevets déposés, les 8 licences actives et les 34 start-ups créées entre 2017 et 2022. L’établissement mise également sur la recherche interdisciplinaire pour répondre aux grands défis contemporains, avec cinq missions transversales articulées autour de la subsidiarité énergétique, des écosystèmes résilients, des différences culturelles, de la représentation des territoires et de la biodiversité. Dotée d’un patrimoine immobilier de plus de 127’000 m² bâtis sur près de 38 hectares, principalement concentrés à Pau, l’UPPA investit aussi dans la rénovation énergétique et l’accessibilité de ses infrastructures. Son budget annuel s’élève à 149 millions d’euros, avec une gestion rigoureuse encadrée par un plan de stabilisation financière et des emplois (PSFE). À travers cette stratégie intégrée, cohérente et ambitieuse, l’Université de Pau et des Pays de l’Adour s’inscrit pleinement dans les objectifs de France 2030, dans une logique de responsabilité sociétale, d’excellence académique et de transformation durable.


[1]      https://univ-unita.eu, consulté le 19.06.2025.

Entretiens

Introduction

Lors de ma visite à l’UPPA, j’ai eu l’opportunité de conduire une série d’entretiens formels avec différents responsables académiques et administratifs, dans le cadre d’une analyse approfondie du positionnement stratégique, pédagogique et scientifique de l’établissement. Ces échanges ont été complétés par plusieurs moments informels précieux, notamment lors des déjeuners organisés par l’université. J’ai ainsi pu échanger dès le lundi avec Frédéric Marias, vice-président de la Commission Recherche, Christophe Derail, vice-président en charge des partenariats et de l’innovation, et Karine Rodriguez, vice-présidente Formation et Vie Universitaire. Le mardi, j’ai poursuivi ces discussions à l’occasion d’un déjeuner convivial avec deux représentantes du bureau UNITA, tandis que le mercredi m’a offert l’opportunité d’un entretien prolongé avec Ernesto Exposito, vice-président Relations internationales, et Hervé Carrier, directeur du collège STEE. Ces rencontres informelles ont enrichi la compréhension du fonctionnement interne de l’université, en apportant un éclairage complémentaire sur les dynamiques de gouvernance, les logiques de réseau et les ambitions en matière de collaboration internationale. Elles ont permis notamment de mieux cerner les opportunités concrètes de coopération, qu’il s’agisse de double-diplômes, de partenariats de recherche ou de co-encadrements de thèses.

Présentation de l’Université

L’entretien a eu lieu avec Madame Émilie Desconet, directrice adjointe de la direction des grands projets stratégiques et responsable de l’UNITA Office à l’UPPA. Elle a introduit la rencontre en présentant les spécificités de l’université, notamment sa structure multi-campus répartie sur cinq sites (Pau, Bayonne, Anglet, Mont-de-Marsan et Tarbes), couvrant deux régions et trois départements. L’UPPA, université pluridisciplinaire hors du champ santé, accueille près de 13’000 étudiantes et étudiants, dans un environnement à taille humaine propice à l’accompagnement personnalisé. Le campus principal de Pau, très végétalisé, occupe une superficie bâtie de plus de 308’000 m².

L’université est engagée dans une politique inclusive forte, illustrée notamment par des dispositifs concrets d’accompagnement des personnes en situation de handicap. À ce titre, plusieurs formations pilotes intègrent des modalités d’aménagement pédagogique. Le FabLab, par exemple, a été conçu pour être accessible aux personnes à mobilité réduite ou malvoyantes. Cette volonté s’inscrit dans une démarche plus large portée par le label DD&RS (développement durable et responsabilité sociétale), qui englobe également des initiatives de mobilité douce entre les campus.

Un élément central de la stratégie d’accompagnement de l’UPPA est le projet SPACE, qui soutient les étudiantes et les étudiants dans leur parcours de licence. Ce programme repose sur une spécialisation progressive des cursus et intègre plusieurs outils : tutorat entre pairs, coaching individuel, entretiens de réorientation, enseignements relais, ainsi que la constitution d’un portefeuille de compétences. L’objectif est double : favoriser la réussite tout en proposant des alternatives de réorientation cohérentes et accompagnées.

Madame Desconet a également insisté sur la dynamique de transformation pédagogique à l’œuvre à l’université, avec une évolution vers l’approche par compétences, en particulier au niveau des licences, et une volonté affirmée de développer des pédagogies actives, malgré certaines résistances liées à l’attachement disciplinaire. La participation à l’alliance européenne UNITA renforce cette dynamique en ouvrant l’université à des coopérations transfrontalières structurantes et à des dispositifs tels que le club des entreprises pour favoriser l’insertion professionnelle, y compris dans les zones rurales.

Enfin, elle a mentionné les partenariats solides avec les collectivités territoriales – notamment l’agglomération de Pau et le Pays Basque – et les grands groupes industriels comme TotalEnergies ou Teréga. L’université bénéficie aussi de labels d’excellence tels que « Bienvenue en France », « Science avec et pour la société », ou encore « France 2030 » à travers le projet E2S, autant de reconnaissances de son engagement au service des transitions et du territoire.

Relations internationales

L’entretien a été conduit avec Madame Marielle Peyret, directrice des Relations internationales, et Madame Blandine Daguerre, chargée de mission Mobilité internationale à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA). La discussion a permis d’aborder en profondeur la stratégie internationale de l’établissement, articulée autour d’une internationalisation progressive structurée en trois niveaux : local, européen élargi, et global. Le premier niveau vise les collaborations transfrontalières avec des universités proches comme UNISA et l’UPNA, dans une logique de bassin stratégique partagé. Le deuxième niveau se déploie via les alliances UNITA et GEMINAE, réunissant une trentaine d’universités issues de régions latines d’Europe, d’Amérique latine et d’Afrique (Maroc, Bénin), afin de construire des partenariats durables. Le troisième niveau s’inscrit dans le cadre du projet E2S autour des solutions pour l’environnement, impliquant des universités telles que l’UPV et l’UFRG au Brésil, ou encore des collaborations avec des institutions de renom comme Berklee.

L’UPPA a mis en place une stratégie internationale à quatre volets. Le premier est l’accueil d’étudiantes et d’étudiants internationaux, en particulier en provenance d’Amérique latine et du Maroc. Le deuxième volet concerne les échanges de mobilité, en grande partie organisés via le programme Erasmus. Le troisième consiste à structurer des partenariats plus profonds, incluant des doubles diplômes là où les échanges académiques sont bien établis. Enfin, le quatrième niveau ambitionne de participer à des projets d’excellence comme Erasmus Mundus, le capacity building ou encore la mise en place de cotutelles doctorales.

Une attention particulière est portée à la complémentarité des compétences, à la fois dans les échanges d’étudiantes et étudiants et dans les coopérations institutionnelles. L’université souhaite aller au-delà de simples mobilités, en développant une approche par compétences intégrée aux projets de formation, tout en tenant compte des limites opérationnelles imposées par les maquettes pédagogiques. Pour l’accueil, un contingent de plus de 100 chambres est mis à disposition par le CROUS de Bordeaux, prioritairement pour les mobilités stratégiques ou les doubles diplômes.

L’université organise également un programme d’accueil en fin d’été, avec cours en français et activités culturelles. Une réflexion est en cours sur la création d’un diplôme universitaire international (prévu pour 2025), qui formera les étudiantes et étudiants à l’intercompréhension linguistique et interculturelle. Par ailleurs, la mobilité du personnel, y compris les personnels administratifs et techniques (PAT), est encouragée, bien que les restrictions récentes du programme Erasmus limitent la durée des séjours. Le dispositif BIP (Blended Intensive Programmes) et les écoles thématiques représentent également des formats innovants d’internationalisation à l’UPPA.

Plusieurs opportunités de collaboration ont été évoquées, notamment en génie énergétique et procédés à Pau (ENSGI), en génie civil à l’ISTA au Pays basque, ainsi qu’en informatique. Toutefois, la question du financement reste centrale. Les 300 euros mensuels typiquement disponibles dans le cadre de certains programmes ne suffisent pas pour couvrir le coût de la vie. Des solutions comme des accords spécifiques avec des entreprises ou des institutions, à l’image du modèle de l’université de Lucerne, peuvent permettre de rendre les stages à l’étranger plus accessibles. Enfin, les responsables ont rappelé que pour développer la mobilité, il est essentiel de mobiliser tous les fonds disponibles, même partiellement, sans pour autant compromettre leur utilisation efficace.

Partenariats, innovation et entrepreneuriat

L’entretien s’est déroulé avec Monsieur Hervé Garraud, directeur de la Direction des partenariats, de l’innovation et de l’entrepreneuriat à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA). Ce moment d’échange a permis de découvrir un écosystème structuré autour de l’initiative « étudiante entrepreneure ou étudiant entrepreneur », intégrée à une dynamique plus large de lien entre l’université et le tissu socio-économique. L’UPPA joue un rôle actif dans la mise en relation entre les besoins des entreprises et les compétences disponibles à l’université, que ce soit au travers de ses laboratoires, de ses plateformes technologiques ou de ses étudiantes et étudiants. Une attention particulière est portée à la valorisation des alumni, grâce à une plateforme dédiée, afin de renforcer le sentiment d’appartenance à la filière et d’animer des communautés par programme, dans une logique de sourcing de partenaires et de mécénat à venir.

L’accompagnement proposé aux étudiantes et étudiants souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat repose sur un programme structuré. Cent jeunes sont actuellement engagés dans le parcours « étudiante entrepreneure ou étudiant entrepreneur », qui mène à l’obtention d’un diplôme sur une année. Durant ce parcours, les participantes et les participants bénéficient d’un appui leur permettant d’acquérir des bases en marketing, en planification stratégique, en communication et en financement. Cet encadrement vise à mieux les préparer à trouver des fonds ou à présenter leur projet dans des événements où des financeurs peuvent être présents. Toutefois, l’université ne se positionne pas comme un acteur de levée de fonds : elle propose des opportunités de mise en relation, sans mener de démarches communes de recherche de financements. Les étudiants concernés bénéficient d’un accompagnement étalé sur deux ans, bien que seulement 10 % d’entre eux créent effectivement une start-up. Le programme vise à terme 1 % d’étudiantes et étudiants entrepreneurs.

Le lien avec les infrastructures de recherche de l’UPPA constitue un point fort. Environ deux millions d’euros ont été investis dans les plateformes technologiques, qui fonctionnent sur un modèle économique propre, avec des abonnements annuels ou horaires. Ces plateformes, bien qu’originellement conçues pour la recherche académique, s’ouvrent progressivement aux étudiants entrepreneurs, leur permettant d’accéder à des instruments coûteux (souvent supérieurs à 50’000 €) dans des conditions encadrées. L’université est installée dans des bâtiments tels que le Marie Curie ou le technopôle, qui accueillent également plus de 100 entreprises partenaires. Cette proximité permet de favoriser le transfert de technologies, notamment via une filiale spécialisée dans la valorisation des inventions et brevets.

Enfin, la question de la territorialité a été abordée, en particulier dans le contexte du Pays basque. Une partie des étudiantes et des étudiants manifeste une volonté forte de rester dans leur région, ce qui peut freiner la poursuite d’un master lorsque celui-ci implique une mobilité. L’université travaille à répondre à cette attente en développant des formations localisées, tout en continuant à soutenir les projets entrepreneuriaux à travers des actions concrètes et des structures d’accompagnement. La création imminente d’une fondation et d’un dispositif de mécénat est également vue comme un levier stratégique pour mobiliser les alumni et renforcer encore le lien entre UPPA et son environnement socio-économique.

Projet GREEN

L’entretien autour du projet GREEN a été mené avec Guillaume Galliero et Patrice Cassagnard, codirecteurs de l’École universitaire de recherche GREEN, ainsi que Jérémie Reynaud, chargé de pilotage. Ce projet s’inscrit dans la dynamique des grands projets stratégiques de l’UPPA, notamment à travers le label I-SITE E2S et le soutien de l’Agence nationale de la recherche dans le cadre de France 2030. L’ambition principale est d’attirer des étudiantes et des étudiants de talent sur des parcours d’excellence dans les domaines de l’énergie et de l’environnement, en couplant un master et un doctorat sur cinq ans.

GREEN repose sur une philosophie forte de convergence entre l’étudiante ou l’étudiant, le laboratoire d’accueil et une ou un mentor (personnel d’enseignement et de recherche ou de recherche). L’étudiante ou l’étudiant construit son parcours de recherche de manière personnalisée dès le premier jour de sa formation master, avec des enseignements par projet, des séances en classe inversée, un mentorat structuré et une importante part d’autoformation. L’objectif est de développer une réelle formation à et par la recherche. Dès la première année, l’étudiante ou l’étudiant bénéficie d’enseignements spécifiques à la recherche et est invité à démarrer son projet doctoral dès le second semestre de la deuxième année du master. Un dispositif d’allocation d’excellence est prévu pour les étudiantes et étudiants qui s’inscrivent dans cette dynamique (5’000 € par an ainsi que 2’000 € supplémentaire lors du stage). Une évaluation à la fin de la première année du master permet de déterminer si l’étudiante ou l’étudiant poursuivra vers la thèse (« go » ou « no-go »), avec des passerelles pour ceux qui ne poursuivent pas.

Le projet GREEN s’appuie sur une organisation supra-collèges, mobilisant principalement les collèges STEE (Sciences et technologies pour l’énergie et l’environnement) et SSH (Sciences sociales et humanités). Huit graduate programs (GP) sont en déploiement progressif sur plusieurs années, chacun centré sur une spécialisation thématique (géosciences, mathématiques, droit, écotoxicologie, sciences sociales, etc.). La structure propose un tronc commun important (70 % des crédits), répartis entre apprentissage par la recherche, culture transversale et compétences dites « soft skills ». Chaque GP conserve également une part disciplinaire propre. Une innovation marquante réside dans l’organisation multisite et hybride, avec des cours à distance, asynchrones ou en comodalité.

Au-delà de la formation, GREEN cherche à structurer les liens entre recherche et formation. Les doctorants sont accompagnés et progressivement impliqués dans l’encadrement ou la formation. La démarche pédagogique est consolidée par un espace dédié (le GREEN Knowledge Lab) et par des outils numériques collaboratifs (ChallengeMe). GREEN repose également sur un écosystème partenarial riche (CNRS, INRIA, INRAE), et une articulation étroite avec les autres grands projets stratégiques de l’UPPA. Enfin, le projet vise une certaine pérennisation au-delà du financement ANR, en cherchant à ancrer son modèle dans les pratiques de l’établissement.

Soutien à l’innovation pédagogique

L’entretien s’est déroulé avec Olivier Duteille et Krassimira Lacoustete, membres de la Direction d’accompagnement à la pédagogie de l’UPPA. L’échange a permis de mieux comprendre les dynamiques d’innovation pédagogique à l’œuvre au sein de l’établissement, notamment les transformations curriculaires en lien avec les projets stratégiques, les appels à manifestation d’intérêt et les évolutions réglementaires. L’université encourage la construction de projets pédagogiques complexes, souvent interdisciplinaires, afin de mieux répondre aux défis de l’enseignement supérieur contemporain et d’assurer une meilleure insertion professionnelle des étudiantes et des étudiants.

Un exemple emblématique est le déploiement du projet SPACE, centré sur la réussite en licence, la professionnalisation et l’internationalisation. Il implique une approche par compétences, une souplesse dans les parcours, une préprofessionnalisation progressive et des dispositifs de tutorat renforcés. À terme, tous les étudiantes et étudiants devraient bénéficier d’un portfolio de compétences et d’un accompagnement personnalisé dès la première année. L’objectif est de limiter le décrochage, en particulier dans les filières scientifiques et d’économie-gestion, tout en valorisant la diversité des profils. La première année de licence est souvent vécue comme une année de sélection, et les actions mises en place visent à transformer cette étape en véritable année d’orientation.

Les cursus CMI (Cursus Master en Ingénierie) témoignent également de cette volonté d’intégrer les enjeux de formation dès la première année. À l’UPPA, ces parcours sont développés dans des disciplines variées, notamment les sciences, l’économie et le droit. Ils offrent une formation exigeante et professionnalisante sur cinq ans, sans nécessairement passer par les écoles d’ingénieur·es. Le réseau national des CMI permet d’insérer ces cursus dans une logique partenariale cohérente. L’UPPA développe également d’autres projets pédagogiques innovants, comme le FABLAB, espace d’expérimentation et de pédagogie par projet implanté sur plusieurs sites, permettant aux étudiantes et aux étudiants de travailler en lien avec des entreprises et des partenaires socio-économiques.

La Direction d’accompagnement à la pédagogie accompagne les équipes enseignantes dans ces transformations. Elle propose des outils numériques et méthodologiques, facilite la mutualisation des pratiques et soutient la mise en œuvre de l’approche par compétences. Un appel à manifestation interne permet chaque année de financer des initiatives pédagogiques, qui sont ensuite partagées lors d’une journée dédiée. Les enjeux autour de l’évaluation sont également abordés, avec des expérimentations en évaluation continue intégrale ou en élimination des partiels, afin de mieux rythmer les apprentissages et libérer du temps pour la recherche ou les projets collectifs.

Enfin, la question de la territorialisation des projets a été abordée. Le site de Bayonne se distingue par une ouverture plus marquée à l’international, tandis que le site de Pau reste plus académique. Des tensions existent parfois entre les ancrages locaux et les logiques institutionnelles globales, notamment en lien avec l’attractivité, les mobilités étudiantes et les partenariats transfrontaliers. Le Comité d’expertise COMEX joue un rôle stratégique dans l’analyse et la validation des transformations, tout en veillant à la soutenabilité des formations. L’enjeu de l’alternance, de la modularisation et de la personnalisation des parcours reste au cœur des préoccupations institutionnelles.

Collège des Sciences Sociales et Humanités (SSH)

L’entretien avec Mme Guyard, professeure de littérature espagnole et directrice depuis 2025 du Collège des Sciences sociales et humanités (SSH), a mis en évidence plusieurs enjeux relatifs aux formations en lettres, sciences humaines, droit et sport à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Les formations en lettres rencontrent des difficultés de recrutement, notamment au niveau du master, du fait d’une orientation très académique et tournée vers la recherche, peu connectée au monde professionnel. Les débouchés traditionnels en enseignement secondaire, particulièrement en espagnol et en littérature, n’attirent plus les nouvelles générations, en raison de la faiblesse des rémunérations, de l’affectation nationale et du manque de perspectives. Il apparaît ainsi nécessaire de renouveler l’offre et de mieux l’articuler avec les besoins du monde socio-économique.

Le collège SSH, constitué en 2018 par regroupement des anciennes facultés de lettres, de droit et de gestion, rassemble des disciplines diversifiées. Les formations en droit et économie fonctionnent relativement bien, même si elles subissent la concurrence des grandes écoles de commerce, souvent perçues comme plus prestigieuses. Le sport constitue une filière particulièrement dynamique, notamment sur les sites de Pau, Tarbes et Anglet, en raison de débouchés clairs dans le coaching et les activités individuelles. La géographie, quant à elle, est inscrite dans le champ des sciences humaines en France. Le collège, ancré à la fois à Pau (Béarn) et sur la côte basque, entretient une dynamique de plus en plus transfrontalière, notamment via sa participation active à l’alliance UNITA, autour des thématiques de patrimoine culturel et de durabilité.

Sur le plan de la recherche, le collège SSH est impliqué dans plusieurs unités, dont le laboratoire TRI (Transition, Renouvelable et Innovation), structure mixte associant le CNRS, l’UPPA et d’autres universités. Le financement de la recherche reste un enjeu majeur, avec des dotations encore limitées au regard du nombre de chercheuses et de chercheurs à soutenir. Le collège compte également deux laboratoires juridiques, un laboratoire de sport et des initiatives en développement, comme un fablab pédagogique et un fablab dédié aux SHS, en lien avec la transition énergétique, la création artistique et l’écologie. L’intention est claire : marquer l’identité du collège SSH par des projets originaux, à la croisée des disciplines.

L’établissement cherche à stimuler les vocations, en particulier à travers des ateliers d’écriture avec des auteurs reconnus, des festivals littéraires, de la création vidéo ou encore des projets en archéologie. Le travail social, lié au droit, est également en plein développement dans le secteur sanitaire et social. L’absence de faculté de médecine sur le territoire renforce d’ailleurs l’importance des accompagnements juridiques dans ce champ. Par ailleurs, des enquêtes sont en cours auprès des étudiantes et des étudiants ainsi que du corps enseignant, afin de mieux comprendre les besoins en pédagogie, en soutien aux pratiques et en évolution des maquettes. Ces démarches témoignent d’une volonté d’adaptation face aux transformations structurelles du monde universitaire.

Projet IREKIA

L’entretien avec Christian La Borderie et Stéphanie Chalivoix a permis d’explorer en profondeur les ambitions, les leviers et les défis du projet IREKIA, soutenu par le Programme d’Investissements d’Avenir (PIA4) dans le cadre de l’appel à projets « Excellence sous toutes ses formes ». IREKIA – signifiant « ouvert » en basque – vise à transformer l’offre de formation de l’UPPA sur la côte basque, en réponse aux besoins des jeunes du territoire et des entreprises locales, dans une région marquée par un faible taux d’étudiantes et d’étudiants au regard de sa population.

Le projet se déploie selon une logique d’innovation pédagogique, en particulier autour de la pédagogie par projet et de l’hybridation des formations. Il s’appuie sur trois piliers : l’Observatoire, qui mesure les indicateurs de réussite et d’impact sur les publics étudiants et sur le tissu territorial ; le Learning Center, qui soutient la transformation pédagogique et forme les enseignantes et enseignants ; et enfin six fablabs thématiques conçus comme des lieux d’apprentissage expérientiels ouverts sur leur environnement socio-économique. Ces espaces pédagogiques sont en lien avec les axes stratégiques de développement local : milieux aquatiques, santé et sport, numérique, construction bas carbone, actions internationales et sécurité alimentaire.

Ces fablabs, situés sur le campus expérimental de la côte basque et en cours d’extension à Pau, sont conçus comme des tiers lieux. Ils offrent aux étudiantes et étudiants la possibilité de développer des compétences transversales et disciplinaires en réalisant des projets réels en partenariat avec des entreprises, collectivités ou associations. L’approche se veut souple et flexible : une unité fablab remplace une unité d’enseignement classique dans la maquette de formation, sans obligation de résultat, mais avec un livrable concret et une documentation des apprentissages. L’ancrage territorial est central : il ne s’agit pas seulement d’acquérir des savoirs, mais de répondre à des besoins concrets du territoire par des solutions innovantes. À titre d’exemple, le fablab « milieux aquatiques » propose des projets tels que la culture hors-sol ou la conception de pièges à écrevisses ; celui d’actions internationales s’articule autour de défis export avec l’IAE et de la gestion de projets à finalité humanitaire ou culturelle.

En parallèle, le projet s’accompagne d’une transformation des méthodes d’évaluation et de suivi. Le logiciel développé permet de tracer les différents types de cours et d’intégrer progressivement la logique de compétences dans le suivi des formations. Une thèse est en cours sur les traces d’apprentissage et l’usage de l’IA dans l’enseignement supérieur. Le défi de l’hybridation reste néanmoins important, tant pour les enseignantes et enseignants, souvent déjà très investis dans leurs activités de recherche, que pour les établissements appelés à revisiter leurs modalités pédagogiques. IREKIA ambitionne aussi d’alimenter les réflexions nationales via son observatoire, notamment sur l’impact socio-économique de l’enseignement supérieur dans les zones à faible densité étudiante. Enfin, la montée en puissance du projet repose sur la mobilisation d’un écosystème large : institutions, collectivités locales, entreprises, mais aussi les étudiantes et étudiants eux-mêmes, placés au cœur du dispositif. À l’horizon 2028, ce sont 21 nouvelles formations qui devraient voir le jour sur la côte basque, consolidant l’ancrage territorial et l’attractivité académique de l’UPPA.

Analyse

La visite menée à l’UPPA a permis de constater une forte articulation entre l’institution et son territoire, ainsi qu’un engagement concret dans le développement de formations en lien étroit avec les milieux professionnels. Plusieurs projets phares illustrent cette orientation, notamment le projet GREEN, qui incarne une stratégie d’excellence de la formation par la recherche, avec des parcours personnalisés mêlant master et doctorat, mais aussi des partenariats étroits avec les laboratoires et les entreprises. D’autres initiatives, comme le statut d’étudiant·e-entrepreneur·e ou encore les différents FABLAB thématiques répartis sur les campus, contribuent à renforcer les passerelles entre formation, innovation et besoins économiques locaux.

L’attractivité des formations en ingénierie repose sur un écosystème complet allant de l’IUT aux écoles d’ingénieur·es, en passant par les cursus de master en ingénierie (CMI), et jusqu’au doctorat. L’université a mis en place des dispositifs visant à renforcer la visibilité et la proximité, notamment à travers le développement de ses campus dans le Pays basque, répondant ainsi à une demande d’étudiantes et d’étudiants souhaitant poursuivre leurs études sans devoir changer de région. L’alternance est fortement valorisée et déployée dans les filières d’ingénierie, les IUT et certains masters, avec un accueil très favorable tant du côté des entreprises que des apprenantes et apprenants.

En matière de structuration des cursus, l’UPPA distingue clairement les formations professionnalisantes courtes de niveau licence (type BUT ou licences professionnelles) et les formations longues visant des métiers d’ingénieur·es ou de chercheur·es. Les premières sont orientées vers l’acquisition de compétences techniques ciblées, tandis que les secondes visent une formation plus approfondie, souvent adossée à la recherche, avec une entrée progressive dans des projets structurants. Cette séparation permet une lisibilité claire des parcours et des finalités professionnelles.

Enfin, l’articulation entre enseignement et recherche est renforcée dans plusieurs dispositifs, bien que la participation directe des étudiantes et des étudiants à la recherche dès le bachelor reste limitée. Le projet GREEN, en particulier, positionne l’université dans une dynamique ambitieuse, alliant excellence académique, interdisciplinarité et innovation pédagogique. Les FABLAB jouent également un rôle central dans l’activation des compétences transversales, dans des contextes concrets, souvent portés par les besoins du territoire.

ObjectifObservations
1. Développement des programmes en collaboration avec les milieux professionnels 
1.1 Analyser les stratégies adoptées pour intégrer des partenariats avec les entreprisesForte implication avec le tissu socio-économique local, notamment à travers les dispositifs étudiants-entrepreneurs, le projet GREEN, les FABLABs et la pédagogie par projet.
1.2 Identifier les pratiques innovantes de co-construction répondant aux besoins du marchéNombreuses pratiques de coconstruction avec les entreprises intégrées dans les cursus.
2. Attractivité des formations en ingénierie 
2.1 Étudier les initiatives visant à renforcer l’attractivité des filières, notamment en lien avec l’employabilitéDispositif de formation complet (BUT, écoles d’ingénieur·e·s, CMI, masters, doctorats), appuyé par des parcours individualisés dans certains programmes comme GREEN.
2.2 Analyser les dispositifs mis en place pour attirer davantage d’étudiantes et d’étudiantsRenforcement territorial (campus du Pays basque), actions vers le jeune public, développement de l’alternance.
3. Formation courte versus cycles longs 
3.1 Comparer les programmes professionnalisants courts avec les filières classiques (5 ans)Formations courtes professionnalisantes bien identifiées (BUT, licences pro). Les formations longues sont principalement des masters avec visée ingénieuriale ou académique.
3.2 Identifier les forces et limites des deux systèmes (flexibilité, employabilité, transfert de compétences)Finalités clairement distinctes entre formations de technicien·ne·s (bac+3) et d’ingénieur·e·s (bac+5). Approche compétences transversales renforcée dans tous les cursus.
4. Flexibilité des formations 
4.1 Explorer les dispositifs favorisant la modularité : VAE, micro-certifications, parcours hybridesNon traité durant la visite
4.2 Étudier l’effet de ces dispositifs sur la réussite académique et les parcours individualisésNon traité durant la visite
5. Articulation entre enseignement et recherche 
5.1 Analyser des exemples de collaboration réussie entre enseignement et rechercheExemples probants via les projets GREEN, étudiant·es-entrepreneur·es, et les FABLAB intégrant les étudiantes et les étudiants dans des dynamiques de recherche appliquée.
5.2 Identifier les pratiques favorisant la participation des étudiantes et des étudiants à la recherche dès le bachelorPeu de dispositifs structurés pour l’intégration à la recherche dès le bachelor.

Conclusion

La visite de l’UPPA a permis de découvrir un établissement dynamique, fortement ancré dans ses territoires et engagé dans une démarche ambitieuse de transformation. L’université se distingue par sa capacité à articuler excellence académique, innovation pédagogique et partenariat socio-économique, dans une logique de développement durable. Les projets GREEN et IREKIA, en particulier, incarnent cette volonté de relier les enjeux globaux aux spécificités locales, en proposant des formations par la recherche, centrées sur les compétences et connectées aux besoins du monde professionnel.

L’UPPA a fait le choix stratégique de maintenir une offre de formation complète, de la licence au doctorat, intégrant aussi bien des cursus professionnalisants (BUT, licences professionnelles, alternance) que des parcours d’excellence (CMI, graduate schools). Ce positionnement global permet de répondre à une diversité de profils et de trajectoires, tout en valorisant l’engagement territorial. L’accent mis sur l’alternance, la pédagogie par projet, la modularité et l’accompagnement individualisé témoigne d’une volonté réelle d’adaptation aux défis contemporains, même si certaines pratiques comme la validation des acquis de l’expérience ou les micro-certifications restent encore peu développées. Enfin, le fort investissement de l’université dans les relations internationales, notamment via UNITA, et sa politique inclusive en matière d’accueil, de soutien à la réussite et d’ouverture vers le secondaire et le monde non académique, viennent compléter un tableau très positif. Les échanges menés durant cette visite ont mis en évidence de nombreuses convergences avec les réflexions actuelles du Conseil de domaine Ingénierie et Architecture de la HES⁠-⁠SO. Plusieurs pistes de coopération, qu’il s’agisse de cotutelles, de doubles diplômes ou de projets pédagogiques communs, pourraient être envisagées dans le prolongement de ces rencontres.

Remerciements

Je tiens à remercier tout d’abord chaleureusement Louise Jouve pour l’organisation efficace de ces trois journées particulièrement riches à l’UPPA. Grâce à son programme les rendez-vous ont pu se dérouler dans d’excellentes conditions, permettant des échanges ouverts et approfondis avec les différents acteurs et actrices de l’institution.

Je souhaite également exprimer ma gratitude à toutes les personnes rencontrées durant cette visite : Emilie Desconet, Guillaume Galliero, Patrice Cassagnard, Jeremie Reynaud, Christian La Borderie, Stéphanie Chalivoix, Blandine Daguerre, Marielle Peyret, Frédéric Marias, Christophe Derail, Karine Rodriguez, Ernesto Exposito, Hervé Carrier, Emilie Guyard, Olivier Duteille et Krassimira Lacoustete. Chacune et chacun a contribué, par la qualité de ses propos et l’ouverture de ses réflexions, à dresser un panorama vivant des dynamiques à l’œuvre à l’UPPA.

Je remercie enfin les équipes des projets UNITA, GREEN et IREKIA pour le partage de leurs visions respectives, les informations transmises et les documents complémentaires mis à disposition, qui ont permis d’enrichir considérablement la compréhension des initiatives structurantes de l’Université.

À toutes et à tous, un grand merci pour votre disponibilité, votre engagement et votre ouverture, qui témoignent de la vitalité de votre institution et de son ancrage dans les défis contemporains. Ces échanges nourriront assurément les réflexions du Conseil de domaine Ingénierie et Architecture de la HES⁠-⁠SO.