Brașov (Transylvanie, Roumanie)
La Transylvanie[1], présentée sur la carte de la Roumanie à la figure ci-dessous, occupe une place centrale dans l’histoire industrielle de la Roumanie. Déjà à l’époque romaine, ses ressources minières étaient exploitées, posant les bases d’un savoir-faire métallurgique qui allait marquer durablement la région. Au XIXe siècle, sous l’influence de l’Empire austro-hongrois, la Transylvanie connaît une phase intense d’industrialisation, notamment autour de la métallurgie, de la construction ferroviaire et de la fabrication de machines agricoles. La période de l’entre-deux-guerres voit la consolidation d’un tissu industriel dense et rentable : entre 1921 et 1938, les investissements sont multipliés par six et le capital industriel par près de dix-huit. La Transylvanie représente alors près d’un tiers de la production industrielle nationale, affirmant sa place stratégique dans le développement du pays.
La période communiste freine cet essor. L’industrialisation forcée, marquée par l’inefficacité et une gestion centralisée peu adaptée, dégrade progressivement les capacités d’innovation et d’investissement du pays. Après la chute du régime de Ceaușescu en 1989, la Transylvanie et la Roumanie en général, se tourne vers l’Europe. La Transylvanie, grâce à ses liens historiques avec les pays germanophones, profite tout particulièrement des investissements étrangers en Roumanie.
Aujourd’hui, si la région continue de s’appuyer sur des secteurs traditionnels comme l’automobile, l’ingénierie mécanique ou la fabrication de composants industriels, elle s’illustre également comme un pôle émergent de l’innovation technologique. Braşov et ses environs se démarquent particulièrement dans les domaines du numérique, de la cybersécurité et du développement logiciel. Plusieurs partenariats entre universités, incubateurs et entreprises régionales soutiennent cette évolution vers une économie fondée sur la connaissance. Ainsi, la Transylvanie conjugue héritage industriel et innovation technologique. Forte d’un capital humain qualifié, d’un positionnement géographique stratégique et d’un tissu entrepreneurial en pleine mutation, elle s’affirme aujourd’hui comme une région clé pour les transitions industrielles, numériques et écologiques en Europe centrale et orientale. La région de la Transylvanie est une région industrielle importante, représentant 27 % de la production industrielle en Roumanie.

Carte de la Roumanie avec la Transylvanie intégrant la région de Braşov (source : https://www.google.com/maps, consulté le 08.05.25).
[1] https://www.linkedin.com/pulse/role-transylvania-history-romanian-industry-thibault-delplanque-hnwif, consulté le 09.05.25.
Brescia (Lombardie, Italie)
Située au nord de l’Italie, dans la région de Lombardie, Brescia est une ville au riche passé historique, dont les origines remontent à un oppidum celte conquis par les Romains au IIe siècle av. J.-C. Elle a conservé de nombreux vestiges antiques, dont un temple capitolin et une remarquable statue de la Victoire ailée. Durant le Moyen Âge, la ville devient une commune libre, puis passe successivement sous le contrôle de grandes familles italiennes avant d’être intégrée à la République de Venise au XVe siècle. À l’époque moderne, elle subit des dominations françaises et autrichiennes, et rejoint le Royaume d’Italie en 1859[2].

Depuis les années 1980, Brescia s’est imposée comme un centre industriel et logistique majeur, notamment dans les secteurs de la métallurgie, de la mécanique et des technologies. Elle dispose aussi d’un riche patrimoine culturel, religieux et artistique. Si la ville compte environ 190 000 habitantes et habitants, la province de Brescia s’étend sur près de 4’800 km², regroupe 205 communes et plus de 1,26 million d’habitantes et d’habitants (données 2024), avec une densité moyenne de 265 habitants/km². La province compte plus de 100’000 entreprises[3], [4].
[2] https://ugeo.urbistat.com/AdminStat/en/it/demografia/dati-sintesi/brescia/17/3, consulté le 05.05.2025.
[3] University of Brescia – A world of opportunities, Brochure de promotion reçue lors de la visite.
[4] https://www.britannica.com, consulté le 05.05.2025.
Turin (Piémont, Italie)
Située dans le nord-ouest de l’Italie, au cœur du Piémont, comme présenté à la figure ci-dessous, Turin bénéficie d’une position stratégique à la croisée des grands axes européens reliant la France et la Suisse à l’Italie. La région piémontaise s’étend des contreforts des Alpes à la plaine du Pô. Historiquement tournée vers l’ouest, la ville a développé des liens culturels et économiques forts avec la France, renforcés par la présence des grands cols alpins et des tunnels ferroviaires et routiers.
Turin s’est affirmée comme un pôle industriel majeur dès le XIXème siècle, et plus encore au XXème siècle avec l’essor de l’industrie automobile en tant que capitale historique du groupe Fiat. Cette base industrielle a permis l’émergence d’un tissu dense de PME actives dans les domaines du plastique, de la mécanique, de l’électronique, de la robotique, mais aussi dans le textile ou l’agroalimentaire. À l’instar de Brescia, la région présente une tradition manufacturière forte, mais se distingue par son ancrage dans les hautes technologies, notamment dans l’aérospatial, les biotechnologies et l’intelligence artificielle.
Sur le plan économique, le Piémont demeure l’une des régions les plus dynamiques d’Italie, représentant près de 9 % du PIB national. La tertiarisation de l’économie, amorcée dans les années 1980, a renforcé la présence d’activités liées à l’innovation, au design industriel, aux services avancés et à la recherche. La région s’appuie sur un écosystème académique dense, avec trois universités, des centres de recherche appliquée, ainsi que des partenariats solides entre monde académique et secteur productif, consolidés par la présence d’incubateurs et de parcs technologiques.
Enfin, Turin est aussi une ville de culture, d’art et d’histoire, profondément marquée par son passé de capitale du royaume de Savoie puis du royaume d’Italie. Le patrimoine architectural et muséal (musées, galeries, résidences royales) témoigne de cette richesse historique. Cette double dimension – industrielle et culturelle – confère à Turin une identité singulière, mêlant rigueur productive, ambition technologique et raffinement artistique[1].

Avec environ 4,3 millions d’habitant·es, la région du Piémont représente 7,3 % de la population italienne, tandis que la ville métropolitaine de Turin en regroupe à elle seule plus de 2,2 millions. Depuis les années 2010, la population piémontaise semble marquer un léger tassement, phénomène attribuable au vieillissement démographique et à une faible attractivité migratoire. Malgré cela, le tissu économique reste dense et dynamique, structuré autour d’un réseau de petites et moyennes entreprises (PME), avec une spécialisation notable dans les secteurs de l’automobile, de l’électronique, de l’agroalimentaire et des technologies de l’information. La région affiche une croissance économique soutenue ces dernières années, mais le taux de chômage (8,4 %) et surtout le taux d’inactivité (33,9 %) demeurent préoccupants, en particulier si on les compare à d’autres régions du nord de l’Italie. Ces indicateurs soulignent à la fois la solidité du tissu productif et les défis structurels du marché du travail local[2].
Au niveau éducatif universitaire, Turin dipose de deux institutions majeures : l’Université de Turin et le Politecnico di Torino. Ces deux institutions, complémentaires dans leurs missions, contribuent à faire de Turin un pôle universitaire de premier plan en Italie, avec une population étudiante dépassant les 100 000 personnes et un impact significatif sur le développement économique et social de la région.
[1] https://www.universalis.fr/encyclopedie/piemont, consulté le 13.05.2025.
[2] Unioncamere (2023), Les chiffres-clés du Piémont, https://pie.camcom.it/sites/default/files/contenuto_redazione/Studi/FR%20OPUSCOLO%20PIEMONTE%20%20(2)%20(1).pdf, consulté le 13.05.2025.
Chambéry
La région Auvergne-Rhône-Alpes (figure ci-dessous), qui comprend entre autres les départements de la Haute-Savoie et de la Savoie, est la première région industrielle de France en nombre d’emplois. Cette position s’appuie sur une histoire industrielle dense, un tissu diversifié de PME-PMI, et une culture de la production profondément ancrée dans les territoires. Si la désindustrialisation entamée dans les années 1990 a marqué le paysage, une dynamique de réindustrialisation est à l’œuvre depuis 2016. Elle se manifeste par une hausse des investissements, des relocalisations nettes depuis 2019 et l’émergence de nouvelles filières (électronique, dispositifs médicaux, joaillerie). En comparaison nationale, la région résiste mieux au recul industriel, tout en renforçant sa valeur ajoutée industrielle. Elle se distingue aussi par la présence d’un écosystème d’innovation puissant, en lien avec l’enseignement supérieur, même si la dynamique s’est légèrement infléchie en 2024. Ce contexte régional conforte le positionnement stratégique des établissements universitaires, notamment autour des questions de transition énergétique, d’écoconception et de systèmes industriels intelligents.

Région Auvergne-Rhône-Alpes (source : https://www.touteleurope.eu/l-europe-en-region/l-europe-en-region-auvergne-rhone-alpes, consulté le 28.05.25)
L’Université Savoie Mont Blanc (USMB) est présente dans les départements de Haute-Savoie et de Savoie présentée ci-dessous.

Haute Savoie et Savoie (source : https://www.google.com/maps, consulté le 22.05.25)
La Haute-Savoie[1] présente un profil économique hybride, combinant un fort dynamisme industriel – notamment dans les secteurs de la mécanique de précision, de l’agroalimentaire et du numérique – et une activité touristique structurante. Le département connaît une croissance démographique soutenue, portée à la fois par un excédent naturel et un fort solde migratoire. Un actif sur quatre résidant en Haute-Savoie est frontalier, ce qui crée des effets d’attractivité sur l’emploi mais aussi de tension sur le logement. Le tissu économique est marqué par une vitalité entrepreneuriale élevée, avec un marché du travail dynamique et un taux de chômage parmi les plus bas de France. Les qualifications des actifs reflètent le double ancrage industriel et tertiaire. Le développement d’une offre de formation adaptée, intégrant la transition écologique et les besoins des entreprises locales, est un enjeu stratégique pour les établissements d’enseignement supérieur de la région.
La Savoie[2], plus rurale et montagneuse, présente un tissu économique diversifié avec un poids important du tourisme, notamment hivernal, qui structure son attractivité. Le territoire est également porté par un socle industriel solide, notamment dans la métallurgie, la fabrication d’équipements et l’agroalimentaire. L’économie locale est caractérisée par un fort taux d’emploi dans les services et un bon niveau de vie médian. La population, plus âgée en moyenne, reflète une attractivité résidentielle mais aussi un besoin croissant d’adaptation des services et des dispositifs de formation. Les infrastructures de recherche, bien que moins concentrées que dans d’autres départements de la région, soutiennent néanmoins un développement territorial équilibré. Le lien entre formation supérieure, innovation territoriale et économie de montagne constitue un axe porteur à renforcer.
[1] https://plateforme-iet.auvergnerhonealpes-entreprises.fr/informations-economiques/publications/panorama-socio-economique-de-la-haute-savoie, consulté le 23.05.2025.
[2] https://plateforme-iet.auvergnerhonealpes-entreprises.fr/informations-economiques/publications/panorama-socio-economique-de-la-savoie, consulté le 23.05.2025.
Lyon
Situé au cœur de la région Auvergne-Rhône-Alpes (voir la description de la région dans le chapitre « Chambéry » ci-dessus), le département du Rhône[1],[2] (figure ci-dessous) est la deuxième région économique française et quatrième région européenne en termes de PIB. Le département comprend la Métropole de Lyon qui constitue un véritable pôle d’attractivité économique, scientifique et industriel. Avec une population dépassant les 1.9 million d’habitants, dont près d’un tiers a moins de 25 ans, le territoire bénéficie d’un dynamisme démographique soutenu, porté par un solde naturel positif et une forte attractivité.
La structure économique se caractérise par une forte présence du tertiaire, mais l’industrie y conserve une place significative avec plus de 110’000 emplois salariés. Les filières de la chimie, de la pharmacie, des équipements industriels et de l’énergie sont particulièrement représentées, soutenues par un tissu dense de PME et de centres de recherche. La Métropole de Lyon est également un pôle d’innovation reconnu avec plus d’un tiers des brevets déposés dans la région, plusieurs pôles de compétitivité (LyonBiopôle, Techtera, CIMES…), et des établissements d’enseignement supérieur de renom, dont l’INSA Lyon.
Le territoire affiche des performances solides en matière d’emploi, avec un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale (6.4 %), un fort taux d’emploi (plus de 70 %) et un niveau de formation élevé : 56.7 % des actifs de 25 à 54 ans sont diplômés du supérieur. Le revenu médian y est également supérieur à la moyenne régionale, traduisant un pouvoir d’achat relativement favorable.
Enfin, l’internationalisation est un marqueur fort du territoire, tant en termes d’exportations (17.6 milliards d’euros, notamment en chimie, machines et pharmaceutique) que d’implantation d’entreprises étrangères. La connectivité du territoire (aéroports, gares TGV, port fluvial) et l’écosystème d’innovation positionnent Lyon et sa région comme un hub stratégique pour l’ingénierie, la recherche et les coopérations internationales.

Département du Rhône (source : https://www.google.com/maps et https://gifex.com/fr/fichier/carte-des-cantons-du-departement-du-rhone, consulté le 28.02.2025)
[1] https://ma-cci.lyon-metropole.cci.fr/sites/g/files/mwbcuj1836/files/2024-03/Chiffres%20clés%20du%20Rhône%20et%20de%20la%20Métropole%20de%20Lyon%202024.pdf, consulté le 28.05.2025.
[2] https://plateforme-iet.auvergnerhonealpes-entreprises.fr/informations-economiques/publications/panorama-socio-economique-de-lindustrie-du-rhone, consulté le 23.05.2025.
Limoges
La région du Limousin (première figure ci-dessous) est composée des trois départements de la Corrèze, de la Creuse et de la Haute-Vienne dans la partie nord-ouest du Massif central. Elle est aujourd’hui intégrée à la région de la Nouvelle-Aquitaine (deuxième figure ci-dessous).
Du point de de la région de la Nouvelle-Aquitaine en se basant sur les statistiques de l’INSEE[1] et sur le Panorama socio-économique de la Région Nouvelle-Aquitaine[2], cette dernière présente un bilan contrasté. D’un côté, la région affiche des indicateurs globalement positifs : une croissance démographique soutenue (+0,5 % par an entre 2021 et 2024), une attractivité migratoire forte, une structure économique diversifiée et résiliente, ainsi qu’un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale. Cette dynamique est particulièrement visible dans les grandes métropoles comme Bordeaux, Pau ou Poitiers, qui concentrent une part importante de la population diplômée, de l’emploi industriel, des services et de la recherche. Les zones littorales et périurbaines bénéficient aussi d’un développement soutenu, avec une forte création d’entreprises et un poids élevé de l’activité présentielle, soutenue par le tourisme et l’économie résidentielle.
En revanche, certaines fragilités apparaissent dans les territoires plus ruraux et moins densément peuplés, notamment dans l’est de la région, en particulier dans l’ancienne région Limousin. Bien que ces territoires bénéficient eux aussi d’un solde migratoire souvent positif, les soldes naturels y sont négatifs et les dynamiques économiques plus modérées. L’emploi industriel y résiste, mais le tertiaire marchand est moins développé. Le revenu moyen y est plus faible, avec un taux de pauvreté plus élevé, notamment dans les intercommunalités rurales autonomes. L’accessibilité aux services, notamment de santé, y est plus réduite, posant des défis spécifiques à l’aménagement du territoire.
Le contexte économique du Limousin[3], bien que daté dans les données disponibles, offre un éclairage intéressant sur la structuration et les spécificités de cette région. Le Limousin se caractérise historiquement par une faible densité de population, un vieillissement démographique marqué et une économie duale : d’une part, une économie productive relativement diversifiée mais fragile, et d’autre part, une économie résidentielle alimentée par les transferts publics (retraites, prestations sociales, fonction publique). Le tissu industriel est essentiellement constitué de petites et moyennes entreprises, souvent sous-traitantes, exposées à une forte concurrence internationale, notamment dans les secteurs du métal, de l’électronique, de l’agroalimentaire et de la céramique.
Certaines filières spécifiques constituent des marqueurs régionaux, comme la filière bovine de qualité, le pôle de compétitivité en céramique technique, ou encore le secteur bois/papier fortement ancré dans le territoire. Cependant, ces filières souffrent d’un manque de structuration et d’investissements à grande échelle, limitant leur potentiel de développement. Le Limousin possède aussi quelques pôles d’excellence industrielle (électricité, céramique technique, agroalimentaire) souvent liés à la recherche, mais leur rayonnement reste limité comparé à celui des grandes métropoles régionales comme Bordeaux ou Poitiers.
Enfin, le secteur tertiaire est largement dominé par les services publics, avec une part importante de l’emploi concentrée dans l’éducation, la santé et l’action sociale. Les services marchands, notamment aux entreprises, restent en retrait, sauf pour certaines activités logistiques ou de sous-traitance. Globalement, le Limousin présente une économie plus stable que dynamique, reposant sur des équilibres fragiles et dépendante des politiques publiques de soutien.

Région du Limousin incluant les départements Haute-Vienne, Creuse et Corrèze (source : https://www.cartograf.fr/regions/limousin/carte_limousin_route_ville_rivieres.jpg, consulté le 03.06.2025)

Région de la Nouvelle-Aquitaine (source : https://gifex.com/fr/fichier/quels-sont-les-departements-de-la-nouvelle-aquitaine, consulté le 03.06.2025).
[1] https://www.insee.fr/fr/statistiques, consulté le 04.06.2025.
[2] https://nouvelle-aquitaine.scopbtp.org/articles/actualite-reseau/5822-panorama-socio-economique-de-la-region-nouvelle-aquitaine-edition-2024, consulté le 04.06.2025.
[3] https://www.haute-vienne.gouv.fr/contenu/telechargement/3858/26980/file/presentation_economique_Limousin_juin_2012.pdf, consulté le 04.06.2025.
Albi
(Albi, située dans le département du Tarn, fait partie de la région d’Occitanie[1] et [2] (figure ci-dessous). Cette dernière se situe au sud-est de la France et s’étend sur 13 départements, dont l’Ariège, l’Aude, l’Aveyron, la Haute-Garonne et le Gard. Avec ses 72’724 km², elle est l’une des plus vastes régions métropolitaines françaises. Elle compte près de 6.1 millions d’habitantes et d’habitants en 2023, soit 9 % de la population française, avec une croissance démographique soutenue par un solde migratoire positif. Toulouse, la capitale régionale, joue un rôle moteur dans cette attractivité, aux côtés de Montpellier.
Région à la fois dynamique et marquée par un certain vieillissement démographique (30 % de la population a plus de 60 ans), l’Occitanie affiche un taux de chômage de 8.6 % fin 2022, supérieur à la moyenne nationale (6.9 %), mais montre des signes positifs sur le marché du travail, avec des créations d’emplois notamment dans les services et le commerce. Elle concentre également plus de 1,5 million d’emplois salariés, en hausse de 7.4 % depuis 2019, et un tissu productif fortement orienté vers les services.
Le tissu économique occitan se distingue par sa diversité et son orientation vers les services marchands, le commerce et l’aéronautique. En 2022, plus de 96’000 entreprises ont été créées dans la région, dont 60 % sous forme de micro-entreprises. Les services représentent 63 % des établissements actifs, ce qui témoigne d’une forte tertiarisation de l’économie.
Autour d’Albi, plusieurs grandes entreprises contribuent à l’attractivité industrielle du territoire : RATIER-FIGEAC (aéronautique), SAFRAN, Pierre Fabre (pharmaceutique et cosmétique), ArcelorMittal, Aubert & Duval (métallurgie), mais aussi des groupes liés aux énergies, à l’agroalimentaire et à la santé. L’industrie aéronautique, notamment dans l’axe Toulouse-Albi-Castres, reste un pilier régional, avec une croissance significative du chiffre d’affaires (+6.4 % en 2024) et de forts besoins en profils qualifiés, en particulier dans les domaines de la productique, de l’automatisation et du numérique. Les perspectives 2025 sont globalement positives, avec une croissance attendue dans l’industrie (+4.3 %) et les services marchands (+5.2 %), même si des tensions persistent dans les secteurs du BTP et de l’hôtellerie-restauration. En matière de formation, la région se distingue par un nombre élevé d’apprentis (80’000 en 2022) et une forte dynamique dans l’enseignement supérieur à Toulouse et Montpellier, deux pôles universitaires de premier plan.

[1] https://www.touteleurope.eu/l-europe-en-region/l-europe-en-region-l-occitanie, consulté le 12.06.2025.
[2] https://www.cariforefoccitanie.fr/content/uploads/2024/04/Etude-socioeconomique-region.pdf, consulté le 15.05.2025.à venir dès le 16 juin)
Pau
L’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) est intégrée à la région de la Nouvelle-Aquitaine (voir ci-dessus et le chapitre de Limoges pour la région de la Nouvelle-Aquitaine). Du point de la région de la Nouvelle-Aquitaine en se basant sur les statistiques de l’INSEE[1] et sur le Panorama socio-économique de la Région Nouvelle-Aquitaine[2], cette dernière présente un bilan contrasté. D’un côté, la région affiche des indicateurs globalement positifs : une croissance démographique soutenue (+0,5 % par an entre 2021 et 2024), une attractivité migratoire forte, une structure économique diversifiée et résiliente, ainsi qu’un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale. Cette dynamique est particulièrement visible dans les grandes métropoles comme Bordeaux, Pau ou Poitiers, qui concentrent une part importante de la population diplômée, de l’emploi industriel, des services et de la recherche. Les zones littorales et périurbaines bénéficient aussi d’un développement soutenu, avec une forte création d’entreprises et un poids élevé de l’activité présentielle, soutenue par le tourisme et l’économie résidentielle.
En revanche, certaines fragilités apparaissent dans les territoires plus ruraux et moins densément peuplés, notamment dans l’est de la région, en particulier dans l’ancienne région Limousin. Bien que ces territoires bénéficient eux aussi d’un solde migratoire souvent positif, les soldes naturels y sont négatifs et les dynamiques économiques plus modérées. L’emploi industriel y résiste, mais le tertiaire marchand est moins développé. Le revenu moyen y est plus faible, avec un taux de pauvreté plus élevé, notamment dans les intercommunalités rurales autonomes. L’accessibilité aux services, notamment de santé, y est plus réduite, posant des défis spécifiques à l’aménagement du territoire.
En se concentrant sur la région immédiate de l’université (Error! Reference source not found.), celle-ci est implantée à la jonction du Béarn et du Pays basque français, correspondant au département des Pyrénées-Atlantiques[3] avec sa double identité historique liée aux deux régions qui le forment et par sa géographie contrastée, entre chaînes pyrénéennes et façade littorale atlantique. Structuré autour de deux pôles majeurs, Pau et Bayonne, il concentre 680 000 habitantes et habitants, avec une croissance démographique portée principalement par son attractivité résidentielle et touristique. Le département présente un tissu économique solide, mêlant tradition industrielle et innovation. Le secteur tertiaire prédomine, mais l’industrie conserve une place importante, notamment dans l’aéronautique (Safran à Bordes et Bidos, Nexteam à Arudy), la chimie (plateforme de Lacq) ou encore l’agroalimentaire (usine Lindt à Oloron-Sainte-Marie). Les activités de recherche et développement sont bien représentées, portées notamment par le centre scientifique de TotalEnergies et l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, implantée également à Bayonne et Anglet. La part des cadres et professions intellectuelles supérieures y est supérieure à la moyenne régionale, traduisant un haut niveau de qualification. Doté d’un niveau de vie médian supérieur à la moyenne régionale et d’un taux de pauvreté relativement faible (12,3 %), le département affiche une économie diversifiée et un dynamisme certain. Ce cadre est renforcé par une excellente accessibilité (réseau autoroutier dense, présence d’un aéroport à Pau), une qualité de vie reconnue et une offre touristique variée (plage, montagne, thermalisme). L’ensemble fait des Pyrénées-Atlantiques un territoire attractif, bien ancré dans les dynamiques de transition économique, énergétique et écologique.
Partie orientale des Pyrénées-Atlantiques, le Béarn[4] est un territoire dynamique qui conjugue patrimoine naturel, tradition industrielle et innovation technologique. Il s’organise autour de sa capitale Pau, deuxième agglomération du département et pôle économique majeur du sud de la Nouvelle-Aquitaine. Pau bénéficie d’un tissu industriel dense et innovant, historiquement lié à l’exploitation du gaz dans le bassin de Lacq, aujourd’hui reconverti vers les énergies renouvelables, les géosciences et les matériaux avancés. Ce positionnement est renforcé par la présence d’acteurs industriels de premier plan comme TotalEnergies, Arkema (Groupement de Recherches de Lacq), Nexteam Group à Arudy, ou encore Safran. Le pôle universitaire de Pau, porté par l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) et plusieurs grandes écoles, joue un rôle clé dans l’écosystème territorial. Il soutient la formation supérieure, la recherche appliquée et les partenariats publics-privés dans une logique de développement durable. L’ensemble du territoire bénéficie ainsi d’infrastructures industrielles de pointe, d’un bassin d’emplois qualifiés, et d’un environnement de vie reconnu pour sa qualité et son accessibilité. Avec 25 % de la R&D de la région Nouvelle-Aquitaine et des investissements ciblés dans la transition énergétique et numérique, le Béarn s’affirme comme un moteur régional d’innovation, ouvert aux collaborations européennes et transfrontalières.
Le Pays basque français[5] et [6], structuré autour de l’agglomération Bayonne-Anglet-Biarritz, constitue un pôle socio-économique majeur du sud-ouest de la Nouvelle-Aquitaine. Fort d’une population de plus de 300 000 habitantes et habitants répartis sur 158 communes, ce territoire transfrontalier au cœur de l’euro-région Pyrénées-Atlantiques se distingue par son attractivité touristique, son dynamisme entrepreneurial et sa diversité économique. Si l’économie résidentielle (tourisme, commerce, services, immobilier) domine sur le littoral, une activité productive significative perdure, notamment dans les secteurs de l’aéronautique (Dassault à Anglet, Lauak, Technoflex), de l’agroalimentaire, de la mode (Na Pali – Quiksilver) et des technologies numériques. Le tissu économique est principalement composé de très petites entreprises, mais aussi de quelques grands établissements industriels. La région bénéficie également d’un écosystème d’innovation porté par des structures d’accompagnement comme la Maison de l’économie sociale et solidaire de Biarritz, et s’appuie sur des effets locaux favorables liés à la coordination de ses acteurs et à la présence d’infrastructures de formation et de recherche. Si les indicateurs globaux classent le Pays basque parmi les territoires les moins vulnérables de la région, des disparités internes appellent à une gestion équilibrée de l’attractivité résidentielle et à un renforcement du pilier productif, dans une perspective de durabilité environnementale et sociale.

Département des Pyrénées-Atlantiques avec le Pays basque français et le Béarn (source : https://pays-de-bearn.fr/sections/portrait/le-bearn, consulté le 19.06.2025)
[1] https://www.insee.fr/fr/statistiques, consulté le 04.06.2025.
[2] https://nouvelle-aquitaine.scopbtp.org/articles/actualite-reseau/5822-panorama-socio-economique-de-la-region-nouvelle-aquitaine-edition-2024, consulté le 04.06.2025.
[3] https://www.insee.fr/fr/statistiques/5871022, consulté le 19.06.2025.
[4] https://pays-de-bearn.fr/sections/portrait/le-bearn, consulté le 19.06.2025.
[5] https://territoires.nouvelle-aquitaine.fr/articles/presentation-du-pays-basque, consulté le 19.06.2025.
[6] https://www.cotebasque.net/quels-sont-les-secteurs-de-leconomie-qui-dynamisent-le-pays-basque, consulté le 19.06.2025.
Pampelune
La région de Navarre1, 4 est (figure ci-dessous), située au nord de l’Espagne entre les Pyrénées et la vallée de l’Èbre, est une région autonome qui couvre une superficie d’environ 10’391 km², soit un peu moins du quart de la superficie de la Suisse. Elle est caractérisée par une grande diversité géographique, allant des zones montagneuses du nord – aux paysages proches de ceux du canton du Valais ou des Grisons – à des plaines fertiles et plus douces au sud, rappelant certains aspects de la région de l’Arc lémanique ou du Plateau suisse. En 2024, sa population est estimée à environ 680’000 personnes, en croissance de 0.9 % par rapport à l’année précédente. Cette légère augmentation témoigne d’un certain dynamisme démographique, bien qu’inégalement réparti selon les territoires, avec un pôle métropolitain fort à Pampelune (Iruña, 204’000 habitant·es, soit environ 30 % de la population de la région), capitale de la région, contrastant avec des zones rurales où la croissance est plus faible, voire négative.
En 2024, le produit intérieur brut (PIB) de la Navarre devrait croître de 2,5 %, avec une accélération prévue à 2,8 % en 2025. Ce rythme est supérieur à celui de la zone euro, mais légèrement inférieur à la moyenne espagnole. Cette dynamique repose sur une reprise du secteur industriel au premier semestre, ainsi que sur une progression continue des services et du tourisme. Pampelune joue un rôle moteur, en contraste avec les zones rurales ou non métropolitaines où l’activité progresse plus lentement, voire recule ponctuellement.
Le tissu industriel navarrais bénéficie d’une spécialisation dans les biens d’équipement et de consommation, qui compensent partiellement les faiblesses des secteurs de l’énergie et des biens intermédiaires encore affectés par les séquelles de la pandémie. Malgré une baisse des exportations de 5,5 % en 2023 (contre -1 % pour l’Espagne), certains secteurs comme l’automobile et l’agroalimentaire reprennent de la vigueur en 2024. La dépendance vis-à-vis de la demande européenne reste cependant un facteur de vulnérabilité, notamment vis-à-vis de la conjoncture allemande et française.
Le tourisme enregistre une croissance notable avec une augmentation de 107 % des paiements par carte étrangère dans la région entre 2023 et 2024, bien au-delà de la moyenne nationale (+27 %). Cette tendance traduit un regain d’attractivité pour les visiteurs internationaux, même si leur part dans la consommation régionale (2,5 %) reste faible comparée à la moyenne nationale (8 %).
Le marché de l’emploi affiche des signes contrastés. L’affiliation à la sécurité sociale a augmenté au premier semestre 2024, particulièrement dans la capitale, mais elle s’est essoufflée au troisième trimestre, notamment hors zone urbaine. La Navarre affiche un taux de chômage bas à l’échelle espagnole, avec une prévision de 7.4 % pour 2025, mais l’augmentation de la population active est freinée par le vieillissement et une immigration moins dynamique que dans d’autres régions.
La région souffre d’un déficit de main-d’œuvre qualifiée, notamment dans le secteur technologique et industriel, malgré une formation professionnelle et universitaire réputée. Ce déficit, conjugué à des problèmes d’accessibilité au logement à prix abordable, freine la capacité d’attraction et de rétention du capital humain.
En dépit de ses performances économiques, la Navarre a connu une dégradation de ses indicateurs sociaux en 2023. Le taux AROPE (population à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale) est passé à 17.2 %, contre 14.5 % en 2022, soit une augmentation de près de 20’000 personnes. Ce chiffre reste inférieur à la moyenne nationale (26.5 %), mais marque un tournant préoccupant pour une région qui était jusqu’alors parmi les plus épargnées.
Cette augmentation touche particulièrement les enfants (28.4 % des moins de 18 ans en situation AROPE), les hommes (17.5 % contre 16.9 % pour les femmes), ainsi que les habitantes et habitants des zones urbaines (17.6 %). Le taux de pauvreté monétaire a également atteint un record de 13.8 %, avec une hausse significative chez les hommes (+5.5 points), dépassant désormais celui des femmes.
La pauvreté sévère, qui concerne les personnes vivant avec moins de 611 € par mois, touche désormais 7.7 % de la population navarraise, soit plus de la moitié des personnes en situation de pauvreté. Ce taux est le plus élevé jamais enregistré dans la région, en dépit d’une protection sociale active.
Par ailleurs, les pensions de retraite insuffisantes touchent plus d’un quart des retraité·e·s navarrais, avec un impact accentué sur les femmes (pensions de veuvage souvent très faibles). Ces données soulignent le rôle crucial des politiques publiques pour maintenir la cohésion sociale dans un contexte de vieillissement.
La Navarre est fortement exportatrice, en particulier vers la zone euro. En 2024, les exportations réelles sont encore 26 % en deçà de leur niveau de 2019, malgré une amélioration dans l’automobile et les biens alimentaires. La réorientation vers des secteurs plus résilients, comme l’énergie renouvelable ou la digitalisation industrielle, constitue un enjeu majeur.
Les prix de l’énergie – notamment l’électricité – ont fortement baissé, conférant à la région un avantage compétitif pour son industrie électro-intensive. La transition vers des véhicules électriques reste toutefois incertaine pour le secteur automobile, avec un besoin fort de soutien à l’innovation et à l’investissement productif.
L’inflation est contenue à 1.1 % en septembre 2024 en Navarre (1.5 % en moyenne en Espagne), ce qui améliore le pouvoir d’achat. Le ralentissement des prix des matières premières, de l’énergie et de l’alimentation, couplé à une baisse des taux d’intérêt, stimule le crédit et la consommation privée. Le secteur de la consommation – notamment transport, restauration et loisirs – continue donc de croître à un rythme soutenu (+14 % sur les neuf premiers mois de 2024).
La politique budgétaire régionale dispose d’une certaine marge, ce qui pourrait permettre à la Navarre de limiter les effets de l’ajustement fiscal prévu dans l’Union européenne à partir de 2025.
Malgré une base économique solide, la Navarre doit relever plusieurs défis structurels : attirer et former du capital humain, diversifier son tissu industriel, renforcer l’accès au logement et contenir les inégalités sociales croissantes. La région peut capitaliser sur sa position géographique stratégique, sa tradition industrielle et ses infrastructures éducatives pour faire face à ces enjeux.
La réussite de cette transition dépendra de la capacité des autorités locales à mettre en œuvre des politiques coordonnées, tournées vers l’innovation, la solidarité sociale et la soutenabilité environnementale.

Région de Navarre (source : https://www.google.com/maps, consulté le 22.06.2025).
[1] https://www.bbvaresearch.com/en/publicaciones/spain-navarre-economic-outlook-2024, consulté le 22.06.2025.
[2] https://www.eapn.es/estadodepobreza/ARCHIVO/documentos/Informe_AROPE2024_Navarra.pdf, consulté le 22.06.2025.