Résumé

L’INSA Lyon, plus grand établissement du Groupe INSA, incarne un modèle exigeant d’école publique d’ingénierie articulant excellence scientifique, engagement sociétal et ancrage territorial. Fondée sur une approche humaniste initiée par Gaston Berger, l’école développe une formation longue sur cinq ans, enrichie par des dispositifs favorisant l’inclusion, l’interdisciplinarité et l’ouverture internationale. Sa forte capacité de recherche (22 laboratoires, 600 doctorant·es) et ses nombreux partenariats industriels (plus de 1’000 contrats actifs) assurent une articulation étroite entre enseignement et innovation.

Le campus de LyonTech-la Doua offre un écosystème vivant où s’entremêlent vie académique, culturelle et associative. La pédagogie active et la participation des étudiantes et étudiants à des projets interdisciplinaires sur les enjeux de durabilité renforcent un apprentissage ancré dans les défis du XXIe siècle. Ce rapport propose une analyse détaillée de ce modèle, au regard des axes d’observation de la HES⁠-⁠SO, pour en dégager les pratiques transférables et nourrir les réflexions en cours dans notre propre réseau.

Contexte de l’Université

Le groupe INSA

Le Groupe INSA[1], fondé en 1957 avec la création de l’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon, s’est progressivement imposé comme l’un des piliers de la formation d’ingénieures et d’ingénieurs en France. Son développement s’est appuyé sur une conviction forte : les sciences de l’ingénieur doivent s’articuler avec une réflexion humaniste, capable de penser la complexité des enjeux contemporains. Cette ambition se traduit dans un modèle original, où les dimensions techniques, sociales, économiques et environnementales sont intégrées dès la formation initiale.

Cette vision, portée par Gaston Berger est aujourd’hui relayée par l’Institut Gaston Berger (IGB) et les centres du même nom présents dans chacune des écoles. L’IGB coordonne les actions en faveur de la diversité (sociale, de genre, territoriale, situation de handicap), de l’ouverture disciplinaire et de l’engagement citoyen. Il agit comme levier pour faire évoluer les pratiques pédagogiques, en mettant l’accent sur l’interdisciplinarité, la responsabilité sociétale et la capacité à anticiper les transformations du monde.

Le groupe INSA rassemble sept établissements (Lyon, Rennes, Rouen, Strasbourg, Toulouse, Centre Val de Loire et Hauts-de-France), auxquels s’ajoutent six écoles partenaires partageant les mêmes valeurs. Ensemble, ils forment le premier réseau de grandes écoles d’ingénierie publiques en France. Cette structuration permet de mutualiser des projets, de renforcer l’offre de formation et de porter un modèle cohérent à l’échelle nationale et internationale. La Fondation INSA, créée en 2018, prolonge cette dynamique en favorisant les coopérations entre écoles, entreprises et territoires, et en soutenant l’innovation pédagogique, sociale et technologique.

Avec plus de 20 000 étudiantes et étudiants tous cursus confondus, dont environ 16 500 élèves ingénieurs, le groupe INSA se distingue par la diversité de ses parcours (60 spécialités, plusieurs formations en apprentissage, des doubles diplômes, des formations en architecture et en paysage) et par la mixité sociale qu’il cultive : près d’un tiers des élèves sont boursiers, et 35 % des ingénieur·es sont des femmes, un chiffre en constante progression. L’ouverture à l’international est également forte avec 26 % d’étudiantes et d’étudiants internationaux, et plus de 3’700 mobilités sortantes chaque année.

Sur le plan de la recherche, le groupe INSA participe à 58 laboratoires, dont plusieurs en partenariat avec de grands organismes (CNRS, INRIA, INSERM). Il mobilise plus de 1’200 chercheurs et chercheuses permanents et accueille plus de 1’400 doctorant·es. Chaque année, plus de 3’000 publications de rang A sont produites, avec une forte composante internationale. L’innovation est soutenue par des dispositifs structurants comme les chaires, les laboratoires communs entreprise-école et un nombre croissant de brevets. Ce positionnement académique affirmé, couplé à un ancrage territorial fort, place le groupe INSA au cœur des dynamiques de transformation sociale, économique et environnementale.

INSA Lyon

L’INSA Lyon, fondé en 1957, est le plus ancien et le plus vaste des établissements du Groupe INSA. Il incarne à la fois la richesse du modèle originel et son évolution contemporaine, en conjuguant excellence scientifique, ouverture humaniste et engagement environnemental. Créé par Gaston Berger et Jean Capelle, l’établissement a vu le jour avec une ambition claire : former des ingénieures et des ingénieurs capables de conjuguer rigueur scientifique, conscience sociale et curiosité intellectuelle. Plus de soixante ans plus tard, cette vocation reste au cœur de l’identité de l’école.

Implanté sur le campus LyonTech-la Doua, à Villeurbanne, l’INSA Lyon réunit environ 6’300 étudiantes et étudiants, dont près de 5’200 en formation d’ingénieur. Il propose un cursus en cinq ans post-bac réparti en neuf spécialités, complété par deux bachelors, cinq mastères spécialisés et plusieurs masters enseignés en anglais. La recherche y occupe une place centrale avec 22 laboratoires, plus de 700 chercheurs et chercheuses, et un fort ancrage partenarial : environ 1’000 contrats industriels sont en cours avec le tissu socio-économique, renforçant les passerelles entre recherche, innovation et territoire.

La dimension internationale est pleinement intégrée au projet pédagogique : près de 30 % des étudiantes et étudiants sont d’origine étrangère et la mobilité académique est obligatoire pour l’ensemble des parcours. Cette ouverture se double d’un engagement constant en faveur des diversités. Le campus abrite 11 résidences (3’100 lits), des infrastructures sportives et culturelles dynamiques, et plus de 110 clubs et associations. Historiquement, l’école proposait des chambres doubles dans les résidences, un choix assumé pour encourager le vivre-ensemble et la rencontre entre profils. Aujourd’hui, la tendance évolue vers des studios individuels, tout en conservant l’esprit communautaire qui fait la particularité du campus.

La durabilité constitue un autre pilier du développement de l’INSA Lyon. Acteur engagé dans la requalification du campus dans le cadre du projet Lyon Cité Campus, l’établissement mène une série d’actions emblématiques : gestion alternative des espaces verts, menus végétariens dans les restaurants collectifs, recyclerie étudiante, compostage, et compétitions d’économie d’énergie entre résidences. Ces initiatives se doublent de projets de recherche appliqués, transformant le campus en véritable laboratoire vivant. Plusieurs projets interdisciplinaires, tels que IDEFFE, OMEGA, ou URBIEAU, croisent les sciences de l’ingénieur, les sciences humaines et l’environnement urbain pour penser les usages, les comportements et les politiques publiques en matière de durabilité.

La pédagogie à l’INSA Lyon favorise les approches actives et les projets collaboratifs. Dès le premier cycle, des projets comme CRITER permettent aux étudiantes et étudiants d’expérimenter les énergies renouvelables à travers des objets techniques codéveloppés avec des partenaires. En cycle ingénieur, des projets comme FUL (Ferme Urbaine Lyonnaise) engagent les départements d’enseignement dans la conception de solutions durables, illustrant l’approche transversale entre génie mécanique, environnemental, énergétique, et sciences du vivant.

Enfin, la vie associative et la culture du campus participent pleinement de cette pédagogie humaniste. Des initiatives comme les totems à insectes, les jardins partagés, ou la recyclerie sont autant de témoignages d’une volonté d’allier engagement environnemental, créativité collective et apprentissages non formels. L’INSA Lyon se veut ainsi non seulement un lieu de formation, mais aussi un lieu de vie et d’expérimentation, préparant des profils capables de relever les défis techniques, sociaux et écologiques du XXIe siècle.

L’INSA Lyon se distingue également par ses chiffres impressionnants en matière de formation, de recherche et d’engagement international. Accueillant chaque année près de 6’300 étudiantes et étudiants, dont plus de 5’200 en formation d’ingénieur, l’établissement délivre environ 1’300 diplômes par an. L’ouverture internationale constitue une priorité affirmée : 28 % des personnes inscrites sont de nationalité étrangère et la mobilité sortante est obligatoire pour tous les étudiantes et étudiants. Cette exigence contribue à renforcer l’agilité interculturelle des diplômées et des diplômés.

Le personnel de l’INSA Lyon reflète son ancrage dans une communauté scientifique de haut niveau, avec plus de 1’300 collaboratrices et collaborateurs, dont 718 enseignants et enseignants-chercheurs. L’activité de recherche s’appuie sur 22 laboratoires de recherche et plus de 600 doctorantes et doctorants. L’adossement à la recherche est également visible à travers le grand nombre de contrats industriels passés avec le tissu socio-économique régional et national, qui font de l’INSA Lyon un acteur clé de l’innovation.

Sur le plan de la vie étudiante, le campus LyonTech-la Doua offre un cadre particulièrement favorable : 11 résidences, 3 pôles de restauration servant près d’un million de repas par an, et plus de 100 clubs et associations animant la vie universitaire. Ces infrastructures renforcent l’attractivité de l’établissement et son engagement dans la qualité de vie au quotidien.

À travers cette combinaison d’exigence académique, d’engagement sociétal, et de proximité avec les milieux professionnels, l’INSA Lyon illustre parfaitement le modèle d’une grande école publique moderne, ouverte sur son territoire et sur le monde.


[1] https://www.groupe-insa.fr, consulté le 28.05.2025.

Entretien

La visite de l’INSA Lyon a permis d’aborder en profondeur l’organisation de la formation d’ingénieur·es, les liens avec les milieux professionnels ainsi que les réflexions en cours sur les évolutions pédagogiques. La rencontre principale a eu lieu avec le Prof. Laurent Lebrun, Directeur de la formation, dans le cadre d’un long entretien. Par la suite, les échanges se sont poursuivis avec le Prof. Lionel Petit, Directeur du département informatique et le Prof. Jean-François Georgin, Directeur du département génie civil et urbain, suivi d’un repas convivial.

L’INSA Lyon reste aujourd’hui la plus importante en termes d’effectifs. Sur environ 6 000 étudiantes et étudiants, près de 5 000 suivent une formation d’ingénieur sur cinq ans, accessible directement après le baccalauréat ou via des admissions parallèles en 3e ou 4e année. L’INSA accueille également 513 doctorants, forme près de 200 étudiants en masters spécialisés, et propose plusieurs formations en bachelor, en particulier dans des domaines technologiques avec des parcours en alternance.

La formation INSA se distingue par une volonté affirmée de décloisonnement : interdisciplinarité, lien avec la recherche, mobilité internationale, ou encore dispositifs d’accompagnement pour les publics spécifiques comme les bacheliers technologiques, les sportifs de haut niveau ou les étudiants engagés dans la vie associative.

L’école s’inscrit dans une forte tradition d’ouverture sociale et territoriale, portée notamment par l’Institut Gaston Berger. La formation repose sur une combinaison d’enseignements scientifiques exigeants, d’une vie sur campus (avec logement en internat ou studio) et d’un accompagnement humaniste : cours de langues, de culture générale, projets citoyens ou associatifs. Une partie de l’enseignement est également dédiée à la réflexion éthique, à la gestion de projet et au management.

Des dispositifs spécifiques ont été mis en place pour accueillir les élèves issus de baccalauréats technologiques sur trois années (au lieu de deux), notamment via un site délocalisé en Martinique pour les deux premières années. La mobilité internationale est largement encouragée, et de nombreux programmes en anglais sont proposés.

L’INSA Lyon mène un travail de fond sur l’évolution des maquettes de formation. Le but : garantir la cohérence et l’efficience des parcours sur cinq ans tout en intégrant de nouvelles compétences liées à la transition écologique, au numérique, à l’interdisciplinarité ou encore à l’analyse du cycle de vie et à la biodiversité. Des ajustements sont en cours pour tenir compte des contraintes budgétaires et du renouvellement générationnel parmi les enseignants.

La formation est fortement ancrée dans les pratiques : hybridation (cours en ligne et en présentiel), approche programme et par compétences, rationalisation des charges d’enseignement, mais aussi maintien de pratiques pédagogiques actives (travaux pratiques, projets tutorés, etc.). L’école veille à conserver une communauté d’apprenants dynamique, en limitant par exemple le recours au tout-distanciel.

L’alternance est pratiquée mais avec précaution : elle ne concerne qu’environ 600 étudiantes et étudiants (soit 10 %), en raison des exigences en matière de qualité de l’encadrement. L’école alerte sur les risques d’un développement trop massif sans moyens suffisants. L’insertion professionnelle reste excellente, avec un taux d’emploi à trois mois quasi généralisé.

Les étudiantes et étudiants ont accès à une large offre de doubles diplômes (Sciences Po, théâtre, architecture…), à des possibilités de césure entre les années 4 et 5, et à des stages de recherche en substitution aux stages professionnels classiques. L’école encourage également la poursuite en doctorat, bien qu’encore peu pratiquée dans certaines disciplines comme l’informatique.

Le lien avec les anciens est particulièrement fort : les alumni participent à l’enseignement, aux jurys VAE et aux conseils de perfectionnement. La Fondation INSA joue un rôle clé dans le soutien à la diversité, à l’innovation pédagogique et à l’engagement étudiant.

Analyse

L’INSA Lyon affirme un positionnement fort au sein du paysage des écoles d’ingénieur·es françaises, avec une identité marquée par son ouverture sociale, son ancrage humaniste et une articulation étroite entre formation, recherche et monde socio-économique. Ce lien avec les milieux professionnels est structurant, porté par une implication concrète des entreprises dans les conseils de perfectionnement, les enseignements (via des vacataires), les jurys de VAE, ainsi que dans les dispositifs d’insertion professionnelle. Les partenariats se traduisent par des stages longs, un accompagnement vers l’emploi, et des contributions directes à la conception des formations dans une logique de co-construction. Cette logique permet aussi d’intégrer, au fil du temps, de nouvelles compétences liées aux transitions (écologique, numérique), à l’image des modules sur l’ACV, la biodiversité ou les certifications complémentaires.

La formation des ingénieures et des ingénieurs se décline sur cinq années post-bac, avec un cycle préparatoire intégré et une large diversité de parcours possibles en cours de formation (stages de recherche, césures, spécialisations, double cursus). L’école accueille également quelques parcours courts, comme le bachelor technologique en alternance, mais ceux-ci demeurent secondaires dans une logique encore largement fondée sur le modèle CTI. Cette orientation répond aux attentes du marché et soutient un très bon taux d’insertion professionnelle. La reconnaissance des stages, des engagements extrascolaires, des projets personnels ou encore des parcours atypiques montre une certaine souplesse, mais qui reste contenue par les exigences réglementaires.

L’attractivité de l’INSA Lyon repose sur plusieurs leviers. L’engagement historique pour l’ouverture sociale est toujours actif à travers l’Institut Gaston Berger, les alumni et les dispositifs spécifiques pour les bachelières et bacheliers technologiques ou les sportives et sportifs de haut niveau. Le modèle résidentiel, l’environnement de campus, l’accompagnement personnalisé et la richesse associative renforcent cette attractivité. De plus, les perspectives professionnelles très favorables, souvent avant même la fin du cursus, et la reconnaissance du diplôme INSA dans l’écosystème économique renforcent cette dynamique.

Du point de vue de la modularité, l’INSA Lyon développe des modalités hybrides avec prudence : reconnaissance de certains engagements (associatifs, professionnels), expérimentation de dispositifs pédagogiques alternatifs, ou projets interdisciplinaires. La VAE est pratiquée, mais sur des bases strictes et dans un cadre encadré. La formation reste fortement structurée, avec une cohérence pédagogique forte sur cinq ans. L’hybridation partielle et l’approche par compétences permettent cependant des ajustements au cas par cas, sans remettre en cause l’équilibre général des cursus.

Enfin, l’articulation entre enseignement et recherche est l’un des points forts de l’établissement. Les laboratoires présents sur le campus sont accessibles aux étudiantes et étudiants, qui peuvent y effectuer leurs stages. La formation inclut des projets pédagogiques coconstruits avec les chercheurs, comme dans le cas de la Ferme Urbaine Lyonnaise ou des projets liés à la gestion énergétique ou environnementale du campus. Les parcours recherche sont bien intégrés à la formation d’ingénieure et d’ingénieur, avec une possibilité de substituer le stage en entreprise par un stage en laboratoire. L’insertion en thèse reste modérée mais cohérente avec les débouchés métiers. L’ensemble témoigne d’un équilibre solide entre excellence scientifique, employabilité et engagement sociétal.

ObjectifObservations
1. Développement des programmes en collaboration avec les milieux professionnels 
1.1 Analyser les stratégies adoptées pour intégrer des partenariats avec les entreprisesL’INSA Lyon s’appuie sur des liens étroits avec le monde socio-économique. Les entreprises sont activement impliquées dans les conseils de perfectionnement, les jurys de validation des acquis de l’expérience (VAE) et les dispositifs d’accompagnement à l’emploi. Ces partenariats nourrissent aussi l’actualisation des maquettes de formation et permettent une adaptation progressive aux besoins émergents du marché du travail. Les stages longs en entreprise, dès la 4e année, contribuent également à ancrer la formation dans la réalité professionnelle.
1.2 Identifier les pratiques innovantes de co-construction répondant aux besoins du marchéDes pratiques innovantes sont mises en œuvre à travers la co-construction de modules (comme ceux liés à l’ACV ou à la biodiversité), les contributions d’intervenant·es vacataires issus du monde professionnel, ou encore la mobilisation d’expert·es dans les projets étudiants. Le lien fort avec les alumni, ainsi que les stages en entreprise intégrés dans le cursus, assurent une interaction constante avec les milieux professionnels.
2. Attractivité des formations en ingénierie 
2.1 Étudier les initiatives visant à renforcer l’attractivité des filières, notamment en lien avec l’employabilitéL’INSA Lyon affiche un taux d’insertion professionnelle très élevé, avec une majorité des diplômé·es recruté·es avant la fin de leur cursus. La renommée du diplôme et les partenariats industriels solides participent à cette attractivité. L’institut Gaston Berger renforce aussi l’image d’une école engagée, à la fois socialement et académiquement.
2.2 Analyser les dispositifs mis en place pour attirer davantage d’étudiantes et d’étudiantsL’école valorise la diversité des profils, notamment en intégrant des dispositifs d’accueil pour les bachelières et bacheliers technologiques, les sportives et sportifs de haut niveau, ou encore par des parcours internationaux. L’internat obligatoire en première année et les nombreux projets de vie étudiante créent un environnement d’intégration propice à l’engagement et à la réussite.
3. Formation courte versus cycles longs 
3.1 Comparer les programmes professionnalisants courts avec les filières classiques (5 ans)L’offre de bachelors est marginale à l’INSA Lyon, la formation principale reste le cursus d’ingénieur sur 5 ans. Les rares bachelors visent des besoins spécifiques et s’insèrent dans une logique d’alternance. Ce choix stratégique montre que la formation professionnalisante courte n’est pas prioritaire dans l’approche actuelle.
3.2 Identifier les forces et limites des deux systèmes (flexibilité, employabilité, transfert de compétences)Le modèle long garantit une formation approfondie, une approche progressive des compétences et une forte employabilité. Les formations courtes, bien qu’expérimentées, posent des limites en termes de reconnaissance CTI et de continuité vers les niveaux master. L’INSA mise donc sur le modèle long pour préserver la cohérence pédagogique, la diversité des débouchés et la qualité de la formation.
4. Flexibilité des formations 
4.1 Explorer les dispositifs favorisant la modularité : VAE, micro-certifications, parcours hybridesDes démarches existent (reconnaissance des engagements extrascolaires, stages en laboratoire, double cursus, projets interdisciplinaires), mais la modularité reste contenue par les exigences de la CTI. La VAE est pratiquée dans un cadre formel, et les cours en ligne sont envisagés avec prudence afin de préserver le lien pédagogique.
4.2 Étudier l’effet de ces dispositifs sur la réussite académique et les parcours individualisésCes dispositifs offrent une certaine flexibilité pour individualiser les parcours, en particulier via les césures, les parcours recherche ou les doubles diplômes. Toutefois, l’INSA veille à maintenir une forte cohérence de programme, ce qui limite une modularisation plus large. Les taux de réussite sont élevés, notamment grâce à l’accompagnement dès la première année.
5. Articulation entre enseignement et recherche 
5.1 Analyser des exemples de collaboration réussie entre enseignement et rechercheL’intégration entre recherche et enseignement est solide. De nombreux projets pédagogiques (comme CRITER ou FUL) sont directement adossés aux laboratoires. Les étudiantes et étudiants ont la possibilité de réaliser leur stage en laboratoire et de participer à des recherches appliquées sur le campus.
5.2 Identifier les pratiques favorisant la participation des étudiantes et des étudiants à la recherche dès le bachelorDès le cycle préparatoire, des sensibilisations sont mises en place. À partir de la 4e année, des parcours de recherche sont proposés, y compris la substitution du stage en entreprise par un stage en laboratoire. Les projets de recherche sur les thématiques du développement durable offrent aussi un terrain concret d’engagement dès le bachelor.

Conclusion

La visite de l’INSA Lyon confirme l’excellence d’un modèle du Groupe INSA en lien avec des écoles publiques d’ingénieur·es alliant rigueur académique, engagement sociétal et ancrage territorial. L’établissement assume pleinement une formation longue et structurée, mais ouverte à des parcours individualisés et à l’innovation pédagogique. La forte articulation avec la recherche, la diversité des publics accueillis et la qualité de vie sur un campus vivant font de l’INSA un exemple particulièrement inspirant dans le paysage européen. L’ambition de conjuguer excellence scientifique et humanisme n’est pas qu’un slogan : elle irrigue l’ensemble du projet pédagogique et institutionnel.

Les échanges menés durant cette visite, tant sur les aspects de formation, de recherche que sur les dispositifs d’inclusion et de durabilité, confirment la pertinence du modèle porté par l’INSA Lyon. Il ne s’agit pas de copier ce modèle, mais d’en tirer des pistes concrètes de réflexion pour la HES⁠-⁠SO, notamment autour des enjeux liés à l’insertion professionnelle, à la modularité des parcours ou à l’interdisciplinarité. L’expérience lyonnaise rappelle combien la formation d’ingénieur·es ne saurait se limiter à l’acquisition de compétences techniques, mais nécessite aussi un environnement intellectuel, social et citoyen stimulant.

Remerciements

Je tiens à remercier chaleureusement toutes les personnes rencontrées lors de cette visite, en particulier le Prof. Laurent Lebrun, Directeur de la formation à l’INSA Lyon, le Prof. Lionel Petit, Directeur du département informatique ainsi que le Prof. Jean-François Georgin, Directeur du département Génie Civil et Urbain, pour la qualité des échanges, leur disponibilité et leur regard éclairé sur les enjeux de formation, de recherche et de gouvernance à l’INSA Lyon. Leur transparence et leur engagement ont permis de nourrir une réflexion précieuse pour les développements à venir au sein de la HES⁠-⁠SO.

Un remerciement tout particulier à Madame Margot Dressenetto, assistante de direction à la Direction de la Formation, pour l’excellence de l’organisation, la fluidité du programme proposé et la qualité de l’accueil. Son implication a grandement facilité la réussite de cette visite dans un établissement aussi structuré et dynamique.

À toutes et à tous, un grand merci pour votre disponibilité, votre engagement et votre ouverture, qui témoignent de la vitalité de votre université et de son ancrage dans les défis contemporains. Ces échanges nourriront assurément les réflexions du Conseil de domaine Ingénierie et Architecture de la HES⁠-⁠SO.