Résumé
La visite de l’Université de Sheffield, effectuée dans le cadre du congé scientifique 2025, a permis de découvrir une institution académique de premier plan, ancrée dans un riche héritage industriel et civique tout en affirmant un positionnement international parmi les cent meilleures universités au monde. Membre du Russell Group, Sheffield incarne un modèle universitaire qui combine recherche d’excellence, innovation pédagogique et liens étroits avec le tissu socio-économique. L’établissement, fort de plus de 30’000 étudiantes et étudiants et de près de 8’700 collaboratrices et collaborateurs, développe une stratégie 2020–2027 articulée autour de quatre piliers : la recherche, l’innovation, l’éducation et la communauté. Cette approche globale témoigne d’une volonté de produire une recherche à fort impact, de proposer des environnements d’apprentissage stimulants et inclusifs, et de renforcer la contribution de l’université au développement durable et à la transformation de la société.
La visite s’est structurée autour de plusieurs rencontres et observations permettant d’appréhender le fonctionnement du système britannique ainsi que les spécificités de Sheffield. Sur le plan contextuel, le système éducatif du Royaume-Uni se distingue par une forte sélectivité à l’entrée de l’université, assurée par les examens nationaux (GCSE, A Levels ou équivalents) et centralisée via la plateforme UCAS. Les étudiantes et étudiants choisissent leur établissement parmi un panel de cinq ou six universités, dans une logique concurrentielle qui stimule l’attractivité et la qualité. Cette mobilité contraste avec la Suisse, où les parcours sont davantage régionalisés. Elle contribue à créer un environnement compétitif où les universités doivent sans cesse se renouveler pour attirer les meilleurs profils.
Un premier point marquant concerne l’organisation des laboratoires du Diamond, véritable vitrine pédagogique de la faculté d’ingénierie. Dans ce bâtiment emblématique, les laboratoires ne sont pas la propriété des professeurs, mais gérés de manière centralisée par une équipe de teaching associates et de techniciens. Cette organisation favorise une utilisation optimale des infrastructures et permet une grande flexibilité disciplinaire. Les séances, limitées à deux heures, sont minutieusement préparées afin que le temps passé en laboratoire soit consacré exclusivement aux manipulations. Les étudiantes et étudiants travaillent en binômes ou en petits groupes de quatre, en cohérence avec les résultats d’une recherche menée à Sheffield (Beck, Lazari & Di Benedetti, 2025) démontrant que ces formats favorisent l’efficacité et l’engagement. La rotation rapide des bancs expérimentaux, la mutualisation des équipements et l’intégration d’outils numériques illustrent une ingénierie pédagogique de haut niveau, inspirante pour la réflexion sur l’avenir des travaux pratiques en Suisse.
Un deuxième axe exploré a porté sur l’expérience du monde du travail. L’Université de Sheffield propose une année de placement en entreprise, optionnelle mais fortement valorisée, qui peut être réalisée après la deuxième année du BEng ou la troisième année du MEng. Si seuls 5 % des étudiantes et étudiants recouraient à ce dispositif il y a une décennie, ils sont aujourd’hui plus de 40 %, soit environ 300 par an, principalement dans les filières de mécanique, civil et aérospatial. Cette évolution témoigne de la reconnaissance croissante de la valeur ajoutée de cette immersion professionnelle, tant pour les étudiantes et étudiants, qui acquièrent des compétences pratiques et un meilleur positionnement à l’embauche, que pour les entreprises, qui bénéficient de profils déjà formés sur le plan théorique. L’accompagnement assuré par le placement desk (aide au CV, contacts avec les entreprises, suivi académique) constitue un élément clé du succès. Cette articulation entre cursus académique et monde professionnel rappelle certaines pratiques de la formation duale suisse, tout en s’en distinguant par le caractère optionnel et la non-attribution de crédits ECTS, l’expérience étant toutefois inscrite dans le relevé officiel avec une mention « pass/fail ».
L’intégration de la recherche dans l’enseignement représente un autre pilier fort de l’approche de Sheffield. Dès les premières années, les étudiantes et étudiants participent à des projets interdisciplinaires organisés sous forme de « design weeks », où ils doivent résoudre des problèmes techniques en équipes pluridisciplinaires. Ces activités, évaluées sur la base de l’engagement et du résultat plutôt que de notes chiffrées, sont conçues pour stimuler l’autonomie et la créativité. Elles préparent à des projets plus conséquents, représentant jusqu’à 40 crédits dans les cursus, tels que la conception d’une fusée mobilisant toutes les compétences en mécanique. Des initiatives emblématiques comme Formula Student ou le Sunrise Project démontrent l’importance accordée aux compétitions internationales et à l’expérience concrète, même en dehors des crédits académiques. Cette philosophie pédagogique vise à « créer des ingénieur·es », capables de mobiliser leurs bases théoriques pour concevoir des solutions innovantes, plutôt que de se limiter à une maîtrise abstraite des fondamentaux.
La rencontre consacrée à l’enseignement multidisciplinaire a mis en évidence les défis et opportunités liés à des programmes transversaux. Sheffield développe des parcours intégrés qui permettent aux étudiantes et étudiants de suivre deux programmes en parallèle durant les deux premières années, avant de se spécialiser en troisième année. Cette approche favorise une large exposition disciplinaire mais nécessite un accompagnement attentif pour combler les lacunes et maintenir la motivation. Les projets, qui progressent en complexité au fil des années, illustrent bien cette dynamique : conception de produits, gestion de projet, puis grands projets interdisciplinaires mobilisant plusieurs facultés. Dans ce cadre, la devise « Learning, play it, do it » résume l’esprit qui anime l’enseignement pratique à Sheffield : apprendre en expérimentant, réfléchir avant de construire, et intégrer la dimension collective, du travail en équipe à la gestion des risques et de la sécurité.
Enfin, les discussions ont permis d’aborder la question des trajectoires académiques et des articulations entre enseignement, recherche et innovation. Sheffield distingue plusieurs profils de carrière (enseignants-chercheurs, spécialistes de l’enseignement, chercheurs, innovateurs orientés transfert technologique), chacun évalué selon des critères propres mais avec l’exigence d’un impact tangible au minimum à l’échelle nationale. Cette diversité reflète la volonté de valoriser toutes les contributions, qu’elles soient scientifiques, pédagogiques ou applicatives, et de reconnaître l’importance des différentes dimensions de la mission universitaire.
En définitive, la visite de l’Université de Sheffield a permis de mieux comprendre les spécificités du modèle britannique et de constater la richesse des dispositifs pédagogiques et organisationnels déployés. L’ancrage civique et industriel de Sheffield, son ambition internationale, la place centrale accordée à l’expérience pratique et la recherche de nouvelles formes d’intégration entre enseignement et recherche en font un exemple particulièrement instructif. Les laboratoires du Diamond, l’année de placement en entreprise, les projets interdisciplinaires et la reconnaissance de profils académiques différenciés constituent autant de pratiques dont l’analyse est précieuse pour nourrir la réflexion en Suisse sur l’avenir de la formation en ingénierie et en architecture.
Description de l’université
Histoire
L’Université de Sheffield[1], [2] est l’une des principales universités civiques ou citoyenne du Royaume-Uni, alliant un héritage historique solide à une ouverture internationale. Elle accueille aujourd’hui plus de 30’000 étudiantes et étudiants et emploie plus de 8’700 collaboratrices et collaborateurs, ce qui en fait l’un des plus grands établissements d’enseignement supérieur du nord de l’Angleterre. Ses origines sont profondément enracinées dans la ville de Sheffield et dans son tissu industriel et social, reflétant les liens étroits entre l’éducation, les communautés locales et le développement économique – des liens qui continuent de caractériser l’institution. L’Université tire son statut juridique d’une Charte royale accordée en 1905, qui l’a instituée en tant que corporation indépendante. Depuis lors, elle n’a cessé de croître en taille, en réputation et en influence, tout en conservant son identité d’université au service à la fois de sa région et du monde.
Les fondations de l’Université de Sheffield remontent à trois institutions distinctes. La plus ancienne est la Sheffield School of Medicine, créée en 1828, qui dispensait un enseignement médical à une époque où la ville connaissait une forte expansion grâce à l’essor de la sidérurgie et des industries associées. En 1879, la création du Firth College a marqué une étape décisive. Fondé par l’industriel local Mark Firth, grand sidérurgiste, le collège est issu du mouvement d’extension de l’Université de Cambridge, destiné à apporter un enseignement universitaire dans les grandes villes anglaises dépourvues d’institutions de ce type. Le Firth College proposait des cours dans les domaines des arts et des sciences, devenant rapidement un pilier de l’enseignement supérieur à Sheffield. Quelques années plus tard, en 1884, fut créée la Sheffield Technical School, en réponse au besoin pressant de formation avancée en ingénierie et en sciences appliquées, particulièrement pour servir les industries sidérurgiques de la région. Ces trois institutions allaient constituer le noyau de la future Université de Sheffield.
En 1897, l’École de médecine, le Firth College et la Sheffield Technical School furent réunis par une Charte royale pour former le University College of Sheffield. Initialement destiné à rejoindre la fédération de la Victoria University (avec Manchester, Liverpool et Leeds), le collège s’orienta rapidement vers l’indépendance à mesure que ce modèle fédéral s’effritait. Le 31 mai 1905, l’Université de Sheffield obtint officiellement sa Charte royale, marquant sa transformation en université à part entière. Le nouveau bâtiment de Firth Court, sur Western Bank, inauguré en juillet par le roi Édouard VII et la reine Alexandra, devint le cœur symbolique et administratif de l’institution. Dès ses débuts, l’Université incarna l’esprit civique : sa création fut rendue possible grâce aux dons des habitants de Sheffield, notamment des ouvriers et ouvrières de l’acier et des usines, qui récoltèrent plus de 50’000 £ par de petites contributions. Cette générosité populaire illustre la relation réciproque entre l’Université et la ville, un lien qui reste au cœur de son identité.
Le début du XXe siècle fut marqué par une expansion progressive. À sa fondation en 1905, l’Université comptait seulement 114 étudiantes et étudiants à temps plein inscrits en arts, sciences pures, médecine et sciences appliquées. En 1919, après la Première Guerre mondiale, le nombre d’inscriptions atteignit brièvement 1’000, avec l’arrivée massive d’anciens combattants. Pendant la guerre, l’Université contribua directement à l’effort national en proposant des cours sur la fabrication de munitions, les dispositifs médicaux ou la traduction, et en menant des recherches appliquées en ingénierie et en matériaux. Entre les deux guerres, la croissance se poursuivit, avec la division de la faculté de sciences appliquées en ingénierie et métallurgie, l’ouverture de la bibliothèque Edgar Allen (1909), et la création de résidences étudiantes telles que la Stephenson Hall.
Durant la Seconde Guerre mondiale, l’Université joua encore un rôle crucial dans la recherche appliquée, en soutenant l’effort national dans des domaines tels que le radar, la nutrition, l’économie du carburant, les anesthésiques ou la cartographie navale. Ces activités témoignèrent de la capacité de l’institution à allier recherche académique et impact pratique – une caractéristique qui définit toujours son identité. Après 1945, l’Université lança un programme ambitieux d’expansion physique et académique. Les années 1950 et 1960 virent la construction de bâtiments emblématiques : la bibliothèque principale, la Arts Tower, les bâtiments Hicks et Denny, le bâtiment Hadfield et celui de génie chimique, ainsi que de nombreuses résidences étudiantes. Ces infrastructures permirent d’accueillir une population étudiante en forte croissance et d’élargir l’offre de formation et de recherche.
Les décennies suivantes confirmèrent cette dynamique. Dans les années 1970 et 1980, de nouveaux bâtiments furent construits pour le droit, la gestion, la géographie, la psychologie et la dentisterie, ainsi que pour les hôpitaux universitaires. L’Octagon Centre, inauguré en 1983, devint un symbole de la double mission académique et civique de l’Université. Dans les années 1990, de nouvelles infrastructures furent ajoutées pour la gestion, l’éducation, les soins infirmiers et la sage-femme, en parallèle d’une intégration renforcée avec les hôpitaux de la région. Cette période fut également marquée par la montée en puissance de la recherche et l’ouverture croissante à l’international.
Ces efforts se traduisirent par une reconnaissance nationale et internationale. L’Université a reçu cinq Queen’s Anniversary Prizes (1998, 2000, 2002, 2007 et 2019), soulignant l’impact de sa recherche sur la société et l’économie. Six lauréats du prix Nobel lui sont associés, illustrant son rôle dans l’avancement scientifique mondial. Plus récemment, le Research Excellence Framework 2021 a confirmé sa position de leader, avec 92 % de ses recherches évaluées dans les deux catégories les plus élevées.
L’identité de l’Université est également représentée par ses armoiries, créées en 1905. Portant la devise Rerum Cognoscere Causas (« Découvrir les causes des choses »), elles symbolisent la quête de connaissance. Les faisceaux de flèches représentent Sheffield, tandis que la rose blanche évoque le comté du Yorkshire. Ces éléments reflètent à la fois les racines civiques et la mission intellectuelle de l’Université.
Aujourd’hui, l’Université de Sheffield est une communauté académique mondiale, accueillant des étudiantes et étudiants issus de plus de 150 pays. Elle incarne toujours l’esprit civique de ses fondateurs, en conjuguant un fort engagement envers sa ville et sa région avec une influence internationale dans les domaines de la recherche, de l’enseignement et de l’innovation. Partie d’un petit groupe de 114 étudiants, elle est devenue une institution majeure avec plus de 30’000 étudiantes et étudiants et un revenu annuel dépassant 850 millions de livres. Fidèle à sa devise, elle poursuit sa mission : découvrir, enseigner et servir.
Facultés, centres de recherche et campus
Facultés
L’Université de Sheffield[3] est organisée en cinq grandes facultés, qui regroupent un ensemble d’écoles et de départements couvrant toutes les disciplines majeures de l’enseignement supérieur. Ce modèle reflète l’ambition de l’Université de combiner excellence académique, diversité disciplinaire et ouverture internationale.
La Faculté des Arts et des Humanités explore ce qui fait l’humanité à travers l’étude des langues, des cultures, des histoires et des idées. Elle regroupe quatre écoles et bénéficie d’une solide réputation en matière d’excellence en recherche, attirant des étudiantes et étudiants du monde entier. Elle accueille également le English Language Teaching Centre (ELTC) :
- School of English : propose une offre diversifiée de modules et s’appuie sur une recherche de rang mondial, ainsi qu’une communauté étudiante particulièrement active.
- School of History, Philosophy and Digital Humanities (HPDH) : étudie l’expérience humaine à travers le temps afin de mieux comprendre les enjeux du passé, du présent et de l’avenir.
- School of Languages, Arts and Societies (LAS) : école interdisciplinaire qui rassemble enseignement et recherche autour des langues, de la musique, de la culture, de la politique et des sociétés à l’échelle mondiale.
- School of Law : offre une formation en droit et en criminologie, conçue comme un véritable investissement pour l’avenir professionnel des étudiantes et étudiants.
La Faculté d’Ingénierie avec plus de 6’700 étudiantes et étudiants et un revenu annuel de recherche supérieur à 89 millions de livres, la faculté est l’un des plus grands pôles d’enseignement et de recherche en ingénierie au Royaume-Uni. Elle couvre l’ensemble des disciplines majeures de l’ingénierie et entretient des liens étroits avec l’industrie, tout en offrant une expérience étudiante de haut niveau. Les spécialisations incluent :
- Génie aérospatial
- Automatique et systèmes de contrôle
- Génie biomédical
- Génie chimique et biologique
- Génie civil et structurel
- Informatique
- Génie électronique et électrique
- Génie général
- Science et ingénierie des matériaux
- Génie mécanique
La Faculté de Santé constitue l’un des principaux centres britanniques pour la formation et la recherche en santé et disciplines associées. Elle regroupe trois écoles spécialisées :
- School of Allied Health, Nursing and Midwifery : couvre les professions de santé paramédicales, les sciences infirmières et la pratique sage-femme.
- School of Clinical Dentistry : centre de référence en odontologie clinique et en recherche appliquée.
- School of Medicine and Population Health : dédiée à la médecine et à la santé publique, avec une attention particulière portée à l’épidémiologie et à l’amélioration des soins de santé.
La Faculté des Sciences se consacre à la compréhension de l’être humain, de son environnement et de sa place dans l’univers, grâce à un enseignement et une recherche d’excellence en biologie, chimie, physique, astronomie, mathématiques, statistiques et psychologie. Elle se compose de trois écoles :
- School of Biosciences : couvre toute l’étendue de la biologie, de la biologie moléculaire et cellulaire à l’écologie, la conservation de la biodiversité et la durabilité.
- School of Mathematical and Physical Sciences : rassemble la chimie, la physique, l’astronomie, ainsi que les mathématiques et statistiques, avec une recherche innovante et interdisciplinaire.
- School of Psychology : forme les étudiantes et étudiants aux compétences scientifiques permettant d’explorer et de comprendre le comportement humain et les dynamiques sociales.
La Faculté des Sciences Sociales dispose d’une réputation affirmée pour la qualité de ses recherches (Research Excellence Framework 2021 ou REF 2021[4]), la faculté regroupe des chercheurs et chercheuses de premier plan et propose une pédagogie innovante. Ses écoles couvrent un large éventail de disciplines :
- School of Architecture and Landscape : forme la nouvelle génération d’architectes et de paysagistes, en mettant l’accent sur l’impact durable des espaces de vie et de travail.
- School of Economics : explore les principes économiques pour analyser les comportements individuels et collectifs, ainsi que les grandes orientations des politiques économiques mondiales.
- School of Education : rassemble expertise, recherche et enseignement dans les domaines de l’éducation, de l’apprentissage tout au long de la vie et des méthodes de recherche en sciences sociales.
- School of Geography and Planning : spécialisée dans la justice sociale, le changement environnemental et la durabilité urbaine, elle propose une formation tournée vers les grands défis planétaires.
- School of Information, Journalism and Communication : se positionne comme un leader mondial dans la compréhension critique des environnements médiatiques et de l’information.
- Management School : accréditée Triple Couronne (AACSB, AMBA et EQUIS), elle figure parmi l’élite mondiale des écoles de management, avec un fort engagement en faveur d’une gestion socialement responsable.
- School of Sociological Studies, Politics and International Relations : regroupe des expertises en sociologie, politique, relations internationales et société numérique, avec un engagement fort pour réduire les inégalités et influencer le changement social et politique.
Centres de recherche
Le positionnement de l’Université de Sheffield[5] en matière de recherche correspond pleinement à celui des grandes universités internationales et des écoles polytechniques. Sa priorité affirmée est l’excellence, fondée sur l’originalité, la rigueur, l’intégrité et l’ouverture. Plus de 92 % de ses travaux ont été classés dans les deux catégories les plus élevées lors du Research Excellence Framework 2021, confirmant sa place parmi les institutions de recherche les plus performantes du Royaume-Uni. Cette ambition se traduit par un financement sectoriel de premier plan, des infrastructures de pointe et une forte capacité à attirer chercheuses, chercheurs et doctorantes et doctorants.
Sheffield définit l’excellence non seulement par la qualité des résultats scientifiques (publications, citations, prix, reconnaissance internationale), mais également par la nature des processus qui les sous-tendent : mentorat, ouverture des données et des pratiques, interdisciplinarité et accompagnement des carrières à tous les stades. La signature de la Researcher Development Concordat témoigne de son engagement en faveur de la formation des futures générations de chercheuses et chercheurs.
Les étudiantes et étudiants en doctorat (Postgraduate Research Students – PGRs) occupent une place centrale dans cette stratégie. Ils sont considérés comme des membres à part entière de la communauté scientifique et bénéficient d’un environnement intellectuel innovant et stimulant. La formation doctorale combine une solide expertise disciplinaire avec des approches collaboratives et interdisciplinaires, favorisant ainsi l’innovation et l’impact sociétal. Une attention particulière est portée à la diversité, à l’inclusion et au financement des doctorants, afin de leur permettre de mener à terme leurs travaux dans des conditions optimales.
Au sein de chaque faculté, l’Université de Sheffield s’appuie sur un ensemble de centres et unités de recherche disciplinaires qui structurent l’excellence académique et la formation doctorale. Ces centres, adossés aux écoles et départements, portent la recherche de pointe dans leurs champs respectifs — des lettres et sciences humaines au droit, en passant par l’ingénierie, la santé, les sciences fondamentales et les sciences sociales. Ils organisent la vie scientifique locale (séminaires, colloques, écoles d’été), assurent l’animation de thématiques émergentes, pilotent des plateformes méthodologiques (données, méthodes numériques, expérimentations en laboratoire) et contribuent directement à l’attractivité des masters et des programmes doctoraux. Dans ce cadre, les doctorantes et doctorants sont pleinement intégrés aux équipes, bénéficient d’un encadrement structuré et d’un environnement technique de haut niveau, et accèdent à des réseaux internationaux via des collaborations, des co-encadrements et des mobilités.
Ces centres facultaires jouent également un rôle de trait d’union entre recherche fondamentale et application. Ils articulent les approches disciplinaires (par exemple, théorie, modélisation, preuve de concept) avec des volets plus appliqués (études de cas, démonstrateurs, essais cliniques ou pilotes industriels), en lien étroit avec les instituts transversaux. Ils soutiennent la préparation et la conduite de projets financés (nationaux et européens), la réponse aux appels d’offres compétitifs, la valorisation (brevets, logiciels, données FAIR) et la diffusion (open access, science ouverte). Cette organisation permet de capitaliser sur les forces propres à chaque faculté tout en facilitant la contribution à des programmes collaboratifs d’envergure, qu’il s’agisse de défis sociétaux (santé, énergie, climat, ville, alimentation), de transitions industrielles (numérique, IA, fabrication avancée) ou d’enjeux culturels et politiques (médiation, patrimoines, politiques publiques).
De plus, l’Université de Sheffield s’appuie pour cela sur un réseau d’instituts et centres de recherche spécialisés[6] qui couvrent les grands défis scientifiques, technologiques et sociétaux contemporains :
- Bateson Centre for Disease Mechanisms : centre de référence mondial dans l’utilisation de modèles innovants (notamment non-mammaliens) pour comprendre les mécanismes des maladies humaines. Ses recherches offrent des perspectives inédites sur le cancer pédiatrique, les maladies rares et les infections.
- Centre for Machine Intelligence (CMI) : hub interdisciplinaire dédié à l’intelligence artificielle, qui associe recherche, innovation, ingénierie logicielle et formation. Il contribue au développement de nouvelles capacités en IA avec un impact global.
- Data Connect : plateforme sécurisée qui met en relation les chercheurs et les données de santé et de services sociaux, dans le but de développer une recherche éthique et rapide, améliorant directement la vie des populations.
- Energy Institute : acteur majeur de la transition énergétique, il développe des solutions low carbone dans des secteurs stratégiques comme l’acier, le ciment ou la production d’hydrogène, avec un fort partenariat industriel.
- Muses Mind Machine : centre interdisciplinaire explorant les interactions entre les arts, la cognition, la santé et le bien-être, en intégrant sciences humaines, technologies et intelligence artificielle.
- Insigneo Institute : institut reconnu mondialement dans le domaine des technologies de la santé et de l’ingénierie biomédicale, notamment pour ses travaux sur les jumeaux numériques et la modélisation médicale.
- Nucleic Acids Institute : spécialisé dans l’étude des acides nucléiques et leurs applications thérapeutiques, avec un fort potentiel translationnel en biotechnologies et en médecine personnalisée.
- Institute for Sustainable Food : centre interdisciplinaire qui développe des solutions dynamiques aux enjeux de sécurité alimentaire et de durabilité, mobilisant sciences du vivant, ingénierie et sciences sociales.
- Neuroscience Institute : fédère des experts en médecine, sciences et ingénierie pour relever les grands défis liés au système nerveux (Parkinson, Alzheimer, MND), avec une reconnaissance mondiale.
- Sheffield Water Centre : dédié à la recherche interdisciplinaire sur les enjeux de l’eau, combinant ingénierie, environnement et innovation technologique.
- Florey Institute of Infection : centre fondé en 2012, qui adopte une approche intégrée et multidisciplinaire pour lutter contre les maladies infectieuses et la résistance antimicrobienne. Ses recherches vont de la biologie des pathogènes au développement de vaccins et de traitements novateurs.
En complément, l’université[7] abrite et coordonne de nombreux laboratoires et plateformes en partenariat avec des acteurs publics et privés. Ces structures, souvent cofinancées par des agences nationales de la recherche, des conseils sectoriels, des fondations ou des entreprises, offrent un cadre pérenne pour la recherche collaborative, le co-développement technologique et l’accélération du transfert vers l’industrie et les services publics. Elles opèrent sur toute la chaîne TRL, de la preuve de concept au pilote préindustriel, et combinent infrastructures de pointe, équipes dédiées à l’ingénierie de recherche, dispositifs de propriété intellectuelle et parcours d’incubation/accélération. Les étudiantes et étudiants (master, doctorat) y sont associés via des stages longs, des thèses en collaboration et des bourses cofinancées, ce qui renforce leur employabilité et alimente un écosystème d’innovation où se rencontrent recherche de haut niveau, besoins socio-économiques et impact mesurable.
Dans l’ensemble, l’Université de Sheffield déploie une stratégie de recherche qui allie discipline et interdisciplinarité, fondamentaux et applications, recherche individuelle et collaborative. Si ses pratiques se rapprochent des universités et EPF traditionnelles par leur ancrage fondamental et leur rayonnement international, elles conservent aussi un lien fort avec les entreprises et l’innovation appliquée, notamment grâce aux années de stage en entreprise, aux partenariats sectoriels et aux hubs de transfert de connaissances. Cette double orientation lui permet d’occuper une place de choix dans le paysage scientifique mondial, tout en contribuant activement aux besoins économiques et sociétaux du Royaume-Uni et au-delà.
Campus
L’Université de Sheffield[8] ne se définit pas par un campus unique et centralisé, mais par un ensemble d’édifices répartis dans différents quartiers de la ville. On dénombre aujourd’hui plus de 90 bâtiments universitaires, auxquels s’ajoutent 28 résidences étudiantines et 4 structures d’hébergement centralisées.
Cette organisation éclatée s’inscrit dans le tissu urbain de Sheffield et reflète une volonté d’intégrer étroitement l’université à la vie de la cité. Les facultés, centres de recherche et services partagés se déploient ainsi à travers plusieurs zones, mêlant patrimoine historique et infrastructures modernes. Cette configuration favorise une proximité avec les hôpitaux, les entreprises et les institutions culturelles, et confère à l’université une identité urbaine singulière, à la fois ancrée localement et ouverte sur le monde.
Stratégie et développements futurs
L’Université de Sheffield[9] se positionne parmi les cent meilleures universités au monde et fait partie du Russell Group, qui rassemble les 24 principales universités britanniques en matière de recherche et d’enseignement. Sa vision repose sur quatre piliers interdépendants : la recherche, l’innovation, l’éducation et la communauté « One University ». L’ambition est de produire une recherche de portée internationale, de proposer des programmes de formation guidés par la recherche et de favoriser l’innovation au service des grands enjeux mondiaux. L’université met en avant une culture inclusive et collaborative, convaincue que la diversité et le travail collectif enrichissent les résultats académiques, la créativité et l’impact sociétal.
La stratégie 2020–2027[10] vise à renforcer l’excellence de la recherche et de l’innovation, à développer des environnements d’apprentissage stimulants et inclusifs, et à affirmer le rôle de l’université comme acteur clé du développement durable et de la transformation sociétale. Des investissements ciblés sont réalisés dans des centres de recherche de pointe et dans des projets interdisciplinaires, en lien avec les priorités globales comme l’énergie décarbonée, la santé, l’alimentation durable ou encore l’intelligence artificielle. Les liens étroits avec l’industrie, en particulier à travers le Advanced Manufacturing Research Centre, illustrent la capacité de Sheffield à traduire ses découvertes scientifiques en applications concrètes et en valeur économique.
Le rapport annuel 2023–2024[11] met en évidence des réalisations marquantes : le lancement de six nouvelles spin-offs, des avancées scientifiques en neurosciences, en énergie durable et en santé, ainsi qu’une reconnaissance accrue en matière de qualité de l’expérience étudiante, Sheffield étant classée première du Russell Group pour la satisfaction des étudiantes et étudiants. Malgré un contexte de pressions financières dans l’enseignement supérieur, l’université poursuit une trajectoire résiliente et ambitieuse, misant sur la recherche d’impact, l’internationalisation et une offre éducative attractive et flexible. Cette dynamique confirme son rôle de référence académique mondiale et son engagement à façonner un avenir plus durable et inclusif.
Entretiens
Rencontre avec le professeur Stephen Beck
Le professeur Stephen Beck, directeur du Centre for Engineering Education (CEE) et professeur de génie mécanique, a accompagné l’ensemble de la journée de visite, apportant une vision globale de l’évolution de l’enseignement de l’ingénierie à l’Université de Sheffield.
Dès 2007, il a joué un rôle central dans la redéfinition de l’approche pédagogique, notamment avec la création du Diamond Building, qui a marqué une transformation majeure de l’enseignement. Cet édifice emblématique concentre des laboratoires dédiés, gérés par du personnel technique spécialisé, tandis que les professeures et professeurs définissent les besoins pédagogiques et « réservent » les plages de laboratoire en fonction des apprentissages visés. Chaque séance, limitée à une demi-journée, repose sur des kits expérimentaux modulables permettant de diversifier les expériences et d’assurer un apprentissage progressif. Ce dispositif favorise une pédagogie par projets et par petits groupes (deux à quatre étudiantes et étudiants), tout en permettant de gérer efficacement des cohortes plus larges (40 à 80 personnes par session). Selon le professeur Beck, cette organisation accroît l’efficience et la qualité de l’apprentissage pratique. Ce modèle, proche de celui observé dans certaines universités scandinaves comme Roskilde ou DTU, illustre la capacité de Sheffield à s’inspirer des meilleures pratiques internationales.
Depuis 2015, cette dynamique s’inscrit dans une démarche plus large d’interdisciplinarité et de transformation de l’enseignement en ingénierie. Le professeur Beck a rappelé que l’Université de Sheffield, riche d’une tradition académique ancienne, reste fortement attachée à ses fondements, tout en intégrant de nouvelles approches pédagogiques. L’évolution vers une formation multidisciplinaire et la prise en compte des attentes des étudiantes et étudiants illustrent cette volonté d’adaptation.
Sur le plan académique, il a précisé que les étudiantes et étudiants arrivent à l’université après un solide bagage en mathématiques et en sciences, acquis au travers des GCSE et des deux années de préparation qui suivent, centrées sur les matières fondamentales (mathématiques, sciences et anglais). À l’université, ils peuvent s’engager dans un bachelor (BEng) classique ou dans un master intégré (MEng) en quatre ans, très prisé en ingénierie. Ce système permet un parcours complet (collège, bachelor et master) en six ans, contre neuf en Suisse. L’admission, gérée au niveau national par le système UCAS, favorise une saine concurrence entre les universités, stimulée par les classements issus d’enquêtes annuelles auprès des étudiantes et étudiants.
Le professeur Beck a également partagé des données sur les effectifs et la réussite : environ 320 nouvelles entrées cette année dans la faculté, dont plus de 90 % devraient obtenir leur diplôme. Les résultats varient toutefois selon les programmes, avec de meilleures performances globales en mécanique qu’en génie civil ou en informatique. L’attractivité des filières fluctue selon les périodes : le génie civil et le génie chimique étaient très demandés il y a cinq ou six ans, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
En termes de financement, les étudiantes et étudiants paient environ 9’000 £ par an, mais ce montant est largement compensé par des bourses et soutiens gouvernementaux, en particulier pour les filières coûteuses comme la médecine ou l’ingénierie. L’État complète également le financement des programmes plus onéreux.
Enfin, la visite a mis en lumière le développement des formations duales (apprenticeships)[12], qui complètent l’offre académique traditionnelle et renforcent le lien entre université et industrie. Trois niveaux existent :
- les Advanced Apprenticeships, accessibles dès la sortie du secondaire, offrant une première qualification professionnelle dans des métiers techniques (technicien en usinage, mécatronique, soudage, etc.) ;
- les Higher Apprenticeships, équivalents à une première année d’université (HNC ou CertHE), permettant d’évoluer vers des postes de responsabilité technique ou de poursuivre des études supérieures ;
- les Degree Apprenticeships, qui mènent à un BEng tout en alternant études et expérience professionnelle, ouvrant la voie à des carrières d’ingénieur dans le design, le développement de produits, les systèmes de contrôle ou encore le nucléaire.
Ces parcours, conçus en partenariat étroit avec les entreprises, illustrent la volonté de l’Université de Sheffield d’offrir des voies diversifiées vers l’excellence académique et professionnelle. Ils s’inscrivent dans une logique proche de celle des hautes écoles spécialisées suisses, tout en conservant l’ancrage universitaire et la possibilité d’atteindre les niveaux doctoraux.
Visite des laboratoires du « Diamond »
La visite du Diamond s’est déroulée avec le Professeur Stephen Beck (Mechanical Engineering ; Director, Centre for Engineering Education) et Dr Harry Day (Senior University Teacher). Elle avait pour fil conducteur la manière dont Sheffield organise l’enseignement pratique d’ingénierie à grande échelle au sein d’une plateforme centralisée et réellement multidisciplinaire. Ici, les laboratoires n’« appartiennent » pas aux professeurs : une équipe dédiée de teaching associates, d’assistantes et d’assistants prépare les expériences, maintient les bancs, accueille les cohortes et supervise les manipulations, tandis que les enseignant·es définissent les objectifs d’apprentissage et réservent des créneaux.
Les espaces sont dimensionnés pour accueillir 40 ou 80 étudiant·es travaillant par deux (format privilégié) ou par quatre selon la complexité du banc, à l’exception de quelques infrastructures lourdes ou onéreuse (aéronautique/spatial, salle blanche, génie chimique). Les séances sont courtes (au plus deux heures) et tout est prêt à l’arrivée des étudiantes et des étudiants : montages réalisés, consommables disponibles, postes informatiques ouverts avec les logiciels nécessaires. Cette cadence demande au corps estudiantin une préparation qui est réalisée en ligne avant ledit laboratoire (consignes, quiz) et des travaux après le laboratoire (tableur, analyse, rapport, quiz,) afin de consacrer le temps en laboratoire au geste expérimental.
La polyvalence est frappante : sur le même plateau « fluides », la préparation du génie civil du matin cède la place, après la pause de midi, aux expériences de génie mécanique. Ce changement rapide s’appuie sur un socle d’infrastructure commun et des kits modulaires auxquels l’équipe ajoute des extensions disciplinaires. Pour les TP d’informatique et d’innovation, deux grandes salles permettent un travail par groupes de huit autour d’une table équipée d’un écran partagé ; le superviseur peut diffuser un écran à tous ou pousser un affichage modèle à un sous-groupe.
Afin d’aligner coût, pédagogie et maintenance, l’équipe conçoit et fabrique une partie des bancs lorsque l’achat ne se justifie pas : par exemple un dispositif de visualisation des contraintes internes dans un polymère, ou un banc d’analyse de stabilité de ponts avec le choix des briques pour la construction d’un pont et l’analyse de la charge de rupture). Cette production « maison » colle parfaitement aux acquis visés, réduit les coûts et facilite la réplication entre cohortes.
Au-delà des ateliers, l’université met à disposition un Makerspace accessible 7 à 22 heures, géré au quotidien par une quarantaine d’étudiant·es formé·es à la sécurité. Chaque équipe dispose d’un petit budget matériaux pour prototyper. Le dispositif prolonge les TP par des projets concrets et renforce l’autonomie technique.
Les choix observés recoupent les résultats de la recherche conduite à Sheffield et présentée par Beck, Lazari & Di Benedetti (2025)[13] : les étudiant·es préfèrent les binômes (ou des équipes de quatre lorsque le banc l’exige) et rejettent les trios où l’un peut être mis à l’écart ; ils plébiscitent des TP courts (≤ 2 h), jugés plus efficaces et engageants. L’étude montre aussi qu’à ressources constantes, réduire la taille des groupes implique de raccourcir proportionnellement la durée de chaque session (rapport D/G constant), sans perte d’efficacité globale, tout en améliorant l’expérience étudiante.
Au total, la plateforme du Diamond articule une gouvernance claire, des séances brèves et focalisées, des groupes restreints, une reconfiguration rapide des plateaux et une ingénierie pédagogique très outillée (pré/post-TP, diffusion d’écrans, mutualisation des données). Le résultat est un dispositif hautement productif et très apprécié des étudiant·es, qui maintient la qualité du « faire » en laboratoire tout en optimisant l’usage des équipements et du temps d’enseignement.
Expérience du monde du travail
La rencontre avec l’équipe en charge de l’année d’expérience en entreprise a réuni le Professeur Stephen Beck, le Dr Kennedy Offor et le Dr Robert Barthorpe, en l’absence du Dr Andrew Nowakowski. La discussion s’est d’abord ouverte sur une comparaison entre la Suisse et le Royaume-Uni concernant l’attractivité des universités. Les intervenants ont souligné la forte mobilité des étudiant·es britanniques, qui visitent généralement cinq à six établissements avant de postuler, choisissant en fonction de la réputation et de la qualité perçue des programmes. Selon Stephen Beck, cette « compétition saine » incite chaque université à s’améliorer en permanence. Certaines disciplines créent néanmoins des dynamiques régionales spécifiques, comme le génie mécanique, qui attire beaucoup d’étudiant·es du sud du pays, ou l’aérospatial avec une forte demande venant de Bristol.
Concernant l’organisation des cursus, il a été rappelé que l’Université de Sheffield n’offre pas de parcours à temps partiel, sauf pour quelques masters spécialisés. Cette contrainte est directement liée à la gestion des laboratoires et à la lourde logistique qu’impliquerait une organisation plus flexible. L’expérience du monde du travail est intégrée de deux manières : d’une part, via les apprenticeships, qui combinent apprentissage académique et formation en entreprise, incluant parfois des enseignements assurés par des professionnels ; d’autre part, via une année en entreprise accessible aux étudiant·es inscrit·es dans les programmes classiques (BEng en trois ans ou MEng en quatre ans). Cette année peut être réalisée après la deuxième année de BEng ou la troisième année de MEng, et constitue une option fortement encouragée, bien qu’elle ne soit pas obligatoire.
Il y a une dizaine d’années, seuls 5 % des étudiant·es choisissaient ce dispositif ; aujourd’hui, ils sont plus de 40 %, soit environ 300 étudiant·es par an, principalement dans les filières de génie mécanique, génie civil et aérospatial. Selon Kennedy Offor, arrivé il y a trois ans, l’objectif est clair : apporter aux étudiant·es une véritable immersion dans le monde industriel, développer leur capacité à travailler en équipe pluridisciplinaire et les confronter aux contraintes temporelles et financières propres aux projets d’ingénierie. L’expérience profite également aux entreprises, qui accueillent des étudiant·es déjà formé·es sur le plan théorique et habitué·es aux méthodes de projet, créant une relation de symbiose entre université et industrie.
Le dispositif s’appuie sur un placement desk particulièrement efficace, chargé d’accompagner les étudiant·es dans leurs démarches (rédaction de CV, lettres de motivation, recherche de contacts, networking, etc.). Bien que cette année en entreprise ne donne pas lieu à des crédits ECTS, elle figure dans le transcript final en indiquant la réalisation de cette année ou non ainsi que la mention « pass/fail ». Cette année inclut la rédaction d’un court rapport réflexif et de feedback. Un suivi académique est assuré par un·e tuteur·rice, avec une visite sur site et des rencontres en ligne. Cette structuration garantit une continuité pédagogique tout en valorisant l’expérience acquise.
Les bénéfices apparaissent clairement : les étudiant·es qui effectuent cette année sont non seulement mieux préparé·es pour la dernière phase de leurs études, mais ils et elles obtiennent également de meilleures opportunités professionnelles à la sortie. L’exemple du programme aérospatial illustre bien cette approche, avec ses 40 crédits ECTS de projets visant à rapprocher encore davantage la formation académique de la pratique industrielle. Cette politique confirme l’importance stratégique accordée par Sheffield au lien entre enseignement et expérience du monde du travail.
Intégration de la recherche dans l’enseignement
La rencontre consacrée à l’intégration de la recherche a réuni le Professeur Stephen Beck, le Professeur Guy Brown, le Dr Anthony Rossiter et le Professeur Solomon Brown. Les discussions ont mis en évidence la volonté de l’Université de Sheffield de renforcer les liens entre enseignement et recherche, en particulier à travers une pédagogie par projets. Les étudiant·es sont progressivement amené·es à travailler sur des problèmes complexes, à développer leur autonomie et à apprendre à utiliser les outils nécessaires à la résolution de ces défis. Comme l’a souligné Anthony Rossiter, il s’agit moins de « donner un article à traiter » que de créer un environnement où l’étudiant apprend à raisonner comme un·e chercheur·euse.
Cette approche se traduit notamment par des projets crédités, représentant environ 40 crédits dans le cursus, qui viennent compléter les contenus disciplinaires classiques. Un exemple emblématique est celui de la construction d’une fusée, mobilisant presque toutes les compétences en mécanique. Les expériences de première et deuxième année intègrent déjà une dimension interdisciplinaire : les étudiant·es sont réparti·es en groupes mêlant différentes disciplines et doivent résoudre ensemble un problème technique, parfois proposé par une entreprise. Ces projets sont organisés en « design weeks », suivant un processus structuré étape par étape, et évalués sur la base de l’engagement et de l’aboutissement, plutôt que d’une note chiffrée. Ce dispositif, en place depuis une quinzaine d’années, permet même à d’anciens étudiant·es de revenir en tant que représentant·es industriels.
La discussion a également porté sur la nécessité d’équilibrer l’acquisition des fondamentaux avec l’usage de nouveaux outils, notamment liés à l’intelligence artificielle. Selon les intervenants, il s’agit de « créer des ingénieur·es », capables d’utiliser leurs bases pour concevoir des solutions, même si une grande partie d’entre eux n’utilisera jamais directement la théorie dans son expression la plus formelle. L’accent est mis sur l’expérience de groupe, le lien avec l’industrie et la capacité à innover. Des exemples comme le Formula Student ou le Sunrise Project illustrent l’importance de projets ambitieux qui, même non crédités, apportent une reconnaissance internationale et renforcent l’employabilité.
Enfin, un échange a porté sur les trajectoires académiques possibles à Sheffield : profils orientés recherche, profils spécialisés dans l’enseignement, profils mixtes et profils centrés sur l’innovation et le transfert technologique. Les critères d’évaluation varient selon ces orientations, mais tous reposent sur l’idée d’un impact tangible, au minimum à l’échelle nationale. Pour la recherche, cela passe par la qualité et le volume des publications, ainsi que par l’obtention de financements tiers ; pour l’enseignement, par l’innovation pédagogique et l’encadrement des étudiant·es. L’intégration de la recherche dans la formation est donc pensée comme un levier pour améliorer à la fois l’expérience académique et l’insertion professionnelle.
Enseignement multidisciplinaire en ingénierie
La réunion suivante, consacrée à l’enseignement multidisciplinaire en ingénierie, a réuni le Professeur Stephen Beck, le Professeur Matt Carre, Ellis Marriott et la Dr Nicola Green. Les échanges ont mis en lumière la richesse et les défis des programmes transversaux proposés à Sheffield, où les deux premières années permettent de suivre des enseignements issus de plusieurs écoles avant de se spécialiser. Cette approche vise à donner aux étudiant·es une vision large, tout en les amenant progressivement à faire un choix affirmé pour la suite de leur parcours.
Le bâtiment Diamond joue un rôle clé dans cette organisation, en offrant des laboratoires mutualisés qui facilitent la mise en œuvre de projets interdisciplinaires. Les étudiant·es de différentes disciplines travaillent ensemble sur des projets de conception ou d’expérimentation, en progressant chaque année vers des réalisations plus complexes. Les projets de première année relèvent souvent d’exercices de conception simples, tandis que ceux de deuxième année incluent des applications plus poussées, comme le design d’un bioréacteur en bio-ingénierie. En troisième année, les étudiant·es s’orientent vers des spécialisations plus marquées, par exemple en avionique dans le cursus aéronautique.
Cette pédagogie par projets exige une forte motivation de la part des étudiant·es et un accompagnement adapté pour combler d’éventuelles lacunes, en particulier en mathématiques. Sheffield a mis en place un dispositif de soutien, avec tests diagnostiques et modules de rattrapage, afin de maintenir un haut niveau d’exigence tout en accompagnant la diversité des profils. Les projets sont conçus pour être à la fois stimulants et réalistes : trop simples, ils démotiveraient ; trop ambitieux, ils risqueraient de décourager si le prototype ne fonctionne pas. Chaque projet intègre aussi une dimension réflexive, demandant aux étudiant·es d’analyser la dynamique de groupe, la gestion des risques ou encore la sécurité.
Comme l’a résumé Stephen Beck, l’approche pédagogique repose sur le triptyque « Learning, play it, do it », où l’expérimentation concrète et le travail collaboratif viennent compléter la théorie. Cette démarche vise à former des ingénieur·es capables non seulement de maîtriser des savoirs spécialisés, mais aussi de dialoguer avec d’autres disciplines, répondant ainsi à une demande croissante du monde industriel. Les projets multidisciplinaires deviennent alors un véritable outil de professionnalisation et un facteur clé de l’employabilité des diplômé·es de Sheffield.
Analyse
Le développement des programmes en collaboration avec les milieux professionnels apparaît comme un axe fort de l’Université de Sheffield. Les apprentissages par l’alternance (apprenticeships), l’année optionnelle en entreprise et l’implication régulière de praticiennes et praticiens issus de l’industrie témoignent d’une volonté affirmée de rapprocher formation et monde du travail. Les projets interdisciplinaires, souvent conçus en lien avec des entreprises partenaires, renforcent encore cette articulation en confrontant les étudiantes et les étudiants à des problématiques industrielles concrètes. Ces dispositifs permettent à la fois de développer des compétences techniques et transversales et de nourrir une relation de confiance et de réciprocité avec les entreprises régionales et nationales.
L’attractivité des formations en ingénierie est renforcée par la réputation académique de Sheffield, membre du Russell Group et positionnée parmi les cent meilleures universités mondiales. Le fait que près de 40 % des étudiantes et étudiants choisissent désormais de réaliser une année d’expérience en entreprise illustre une prise de conscience de l’importance de ce levier dans l’insertion professionnelle. L’université tire également parti d’une forte mobilité étudiante nationale : les jeunes visitent plusieurs établissements et comparent la qualité perçue des programmes, ce qui stimule une saine compétition. L’offre de projets internationaux, de compétitions étudiantes et de dispositifs de soutien à l’employabilité contribue aussi à rendre ces formations particulièrement attractives.
La question de la formation courte versus cycles longs se traduit par l’articulation entre les bachelors en trois ans (BEng), les masters intégrés en quatre ans (MEng) et les parcours duals de type Degree Apprenticeships. Cette modularité permet de répondre à des besoins diversifiés : un accès rapide au marché du travail avec le BEng, un parcours approfondi et complet avec le MEng, ou encore une voie professionnalisante intégrée via l’apprentissage. Comparée à la Suisse, où la durée totale des études est plus longue, l’approche britannique favorise une mise en responsabilité plus rapide des étudiantes et étudiants, tout en maintenant la possibilité de poursuivre vers la recherche ou des spécialisations avancées.
La flexibilité des formations reste toutefois limitée par certaines contraintes structurelles. Les cursus à temps partiel ne sont pas proposés dans les programmes classiques, en raison de la logistique lourde des laboratoires et des infrastructures. La flexibilité s’exprime donc ailleurs, notamment par les possibilités de placement, la personnalisation des choix de modules ou encore la diversité des parcours (apprenticeships, projets interdisciplinaires, programmes intégrés). Des dispositifs de soutien, comme le Makerspace ou le placement desk, viennent compléter cette offre en donnant plus d’autonomie aux étudiantes et étudiants. L’université se distingue par sa capacité à intégrer ces marges de flexibilité dans un système académique par ailleurs exigeant et structuré.
Enfin, l’articulation entre enseignement et recherche constitue un pilier de la stratégie de Sheffield. L’université met en avant une pédagogie par projets et une intégration progressive de la recherche dès les premières années, avec des design weeks interdisciplinaires, des projets crédités ou encore des collaborations directes avec l’industrie. L’objectif n’est pas de transformer chaque étudiante et étudiant en chercheur·euse, mais de leur donner la capacité à raisonner, à innover et à mobiliser des outils pour résoudre des problèmes complexes. Cette orientation se reflète également dans les trajectoires de carrière académique proposées : recherche, enseignement, innovation ou profils mixtes, chacun étant évalué selon des critères d’impact et de pertinence. Ce modèle, qui allie rigueur scientifique, ancrage pratique et ouverture vers la société, contribue à former des ingénieur·es à la fois compétent·es, adaptables et employables.
Objectif | Observations |
1. Développement des programmes en collaboration avec les milieux professionnels | |
1.1 Analyser les stratégies adoptées pour intégrer des partenariats avec les entreprises | Sheffield a mis en place une stratégie claire de rapprochement avec les milieux professionnels : développement des apprenticeships, placements en entreprise (year in industry), implication d’intervenants issus de l’industrie dans l’enseignement, et projets interdisciplinaires conçus avec des partenaires industriels. Ces dispositifs favorisent une intégration directe des besoins du marché dans les programmes. |
1.2 Identifier les pratiques innovantes de co-construction répondant aux besoins du marché | La co-construction est particulièrement visible dans la mise en place de projets pédagogiques inspirés de problématiques industrielles (par ex. design weeks interdisciplinaires, projets dans le secteur aérospatial). L’université s’appuie également sur un placement desk qui agit comme interface avec les entreprises pour ajuster les compétences enseignées aux attentes du marché. |
2. Attractivité des formations en ingénierie | |
2.1 Étudier les initiatives visant à renforcer l’attractivité des filières, notamment en lien avec l’employabilité | Sheffield renforce son attractivité par une offre diversifiée (BEng, MEng, apprenticeships), une forte valorisation de l’expérience pratique en entreprise, ainsi que la participation des étudiantes et étudiants à des compétitions internationales et à des projets de recherche. L’employabilité est un indicateur central : le fait que 40 % des étudiant·es réalisent désormais une année en entreprise illustre l’efficacité de cette politique. |
2.2 Analyser les dispositifs mis en place pour attirer davantage d’étudiantes et d’étudiants | Sheffield mise sur l’attractivité nationale et internationale : visites des campus par les futur·es étudiant·es, positionnement dans les classements (notamment employabilité et satisfaction), et mise en avant d’infrastructures modernes comme le Diamond building. Le caractère compétitif du système britannique pousse chaque université à démontrer sa valeur ajoutée, renforçant ainsi la visibilité et l’attrait pour des publics diversifiés. |
3. Formation courte versus cycles longs | |
3.1 Comparer les programmes professionnalisants courts avec les filières classiques (5 ans) | Les apprenticeships offrent une voie professionnalisante courte intégrant directement l’expérience industrielle, tandis que les parcours classiques (BEng en 3 ans et MEng en 4 ans) privilégient une approche académique plus approfondie. Les deux systèmes répondent à des besoins différents : insertion rapide pour les premiers, formation plus complète et recherche d’excellence académique pour les seconds. |
3.2 Identifier les forces et limites des deux systèmes (flexibilité, employabilité, transfert de compétences) | Les programmes professionnalisants renforcent l’employabilité immédiate et le transfert de compétences pratiques, mais limitent parfois la poursuite vers la recherche ou des postes à haute responsabilité. À l’inverse, les filières longues permettent une meilleure intégration entre théorie et recherche, mais nécessitent un investissement temporel et financier plus important. L’articulation des deux modèles permet à l’université de couvrir un large spectre de profils. |
4. Flexibilité des formations | |
4.1 Explorer les dispositifs favorisant la modularité : VAE, micro-certifications, parcours hybrides | Sheffield ne développe pas spécifiquement de VAE ou de micro-certifications, mais propose une flexibilité via des optional modules, des projets interdisciplinaires, et la possibilité d’inclure une année en entreprise. Cette modularité partielle vise à adapter les parcours aux besoins individuels tout en conservant une structure académique exigeante. |
4.2 Étudier l’effet de ces dispositifs sur la réussite académique et les parcours individualisés | Les dispositifs de flexibilité contribuent à renforcer l’engagement étudiant et à favoriser la réussite en rendant les programmes plus personnalisés. L’expérience du monde du travail joue un rôle déterminant : les étudiant·es qui réalisent une année de placement reviennent plus motivés et obtiennent en général de meilleurs résultats académiques et professionnels. |
5. Articulation entre enseignement et recherche | |
5.1 Analyser des exemples de collaboration réussie entre enseignement et recherche | L’intégration de la recherche dans l’enseignement est visible à travers les research projects dès le bachelor, les collaborations avec l’industrie pour des projets réels, et l’organisation de design weeks interdisciplinaires. Les étudiant·es sont amenés à travailler sur des problématiques actuelles qui croisent recherche académique et besoins industriels. |
5.2 Identifier les pratiques favorisant la participation des étudiantes et des étudiants à la recherche dès le bachelor | Sheffield encourage la participation à la recherche via des projets crédités (40 ECTS dans certains programmes comme l’aérospatial), des mini-projets de six semaines en 2e ou 3e année, et la présentation des résultats en conférence. Ces dispositifs visent à développer l’autonomie, l’esprit critique et la capacité à résoudre des problèmes complexes dès le premier cycle. |
Conclusion
La visite à l’Université de Sheffield a permis de mettre en évidence un modèle académique solide, combinant excellence scientifique et forte intégration avec les milieux professionnels. L’approche pluridisciplinaire incarnée par le Diamond building illustre une organisation innovante des enseignements pratiques, où la centralisation des laboratoires et le recours à un personnel dédié favorisent à la fois l’efficience et la qualité de l’expérience étudiante. Cette organisation est confortée par des recherches récentes menées par le professeur Beck et son équipe, qui démontrent la pertinence de laboratoires courts et en petits groupes pour optimiser l’apprentissage.
L’université se distingue également par son engagement à rapprocher formation et industrie. L’essor des apprenticeships et l’opportunité offerte à plus de 40 % des étudiant·es de réaliser une année en entreprise renforcent l’employabilité, tout en créant une véritable symbiose entre le monde académique et le tissu économique régional. Cette intégration prépare les diplômés à répondre de manière pertinente aux besoins du marché du travail, tout en cultivant leur autonomie, leur esprit d’équipe et leur capacité à travailler dans un contexte pluridisciplinaire.
En matière de recherche, l’Université de Sheffield maintient un positionnement de tout premier plan, en s’inscrivant dans le cercle restreint des universités du Russell Group. L’accent mis sur l’excellence scientifique, les projets interdisciplinaires et la participation des étudiant·es à la recherche dès le bachelor témoigne d’une stratégie ambitieuse visant à former des ingénieurs et ingénieures capables d’innover et de contribuer aux grands défis contemporains.
L’exemple de Sheffield ouvre des pistes de réflexion importantes sur la manière de mieux articuler laboratoires et pédagogie pratique, sur la façon de développer les liens avec l’industrie à travers des expériences de terrain significatives ainsi que sur l’intégration plus étroite entre l’enseignement et la recherche dès le premier cycle. Ces éléments constituent des leviers essentiels pour renforcer l’attractivité et la pertinence des formations offertes dans notre domaine.
Remerciements
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude au professeur Stephen Beck, directeur du Centre for Engineering Education et professeur de génie mécanique, pour son accueil chaleureux, sa présence constante tout au long de la visite et la qualité des échanges qui ont marqué cette journée. Son engagement en faveur de l’enseignement, de la recherche et de l’innovation, ainsi que ses réflexions éclairées sur la pédagogie en ingénierie, ont apporté des éléments précieux à ma compréhension du modèle éducatif de l’Université de Sheffield. J’adresse également un remerciement particulier à Mme Laura Wilson, dont l’efficacité et la disponibilité ont été essentielles à la préparation et à la coordination du programme.
Ma reconnaissance s’étend aussi à l’ensemble des personnes rencontrées qui ont toutes généreusement partagé leur expertise et leurs perspectives. Leurs contributions ont permis d’éclairer les liens entre enseignement, recherche et monde professionnel, en offrant un panorama riche et stimulant des initiatives de l’Université de Sheffield.
Chacune et chacun, à travers son apport, a contribué à rendre cette visite particulièrement inspirante et formatrice, en mettant en lumière les forces et les ambitions de l’Université de Sheffield dans le domaine de l’ingénierie et au-delà.
À toutes et à tous, un grand merci pour votre disponibilité, votre engagement et votre ouverture, qui témoignent de la vitalité de votre institution et de son ancrage dans les défis contemporains. Ces échanges nourriront assurément les réflexions du Conseil de domaine Ingénierie et Architecture de la HES-SO.
[1] https://sheffield.ac.uk/about/history, consulté le 07.09.2025.
[2] https://sheffield.ac.uk/about/facts/summary, consulté le 07.09.2025.
[3] https://sheffield.ac.uk/departments, consulté le 07.09.2025.
[4] https://sheffield.ac.uk/research/ref-2021, consulté le 07.09.2021.
[5] https://sheffield.ac.uk/vision/our-pillars/research, consulté le 07.09.2025.
[6] https://sheffield.ac.uk/research/centres/cross-faculty, consulté le 07.09.2025.
[7] https://sheffield.ac.uk/research/centres/externally-funded, consulté le 07.09.2025.
[8] https://sheffield.ac.uk/visitors/maps-travel/campus-maps, consulté le 07.09.2025.
[9] https://sheffield.ac.uk/finance/annual-report-financial-statements, consulté le 07.08.2025.
[10] https://sheffield.ac.uk/media/19686/download?attachment, consulté le 07.09.2025.
[11] https://sheffield.ac.uk/media/84071/download?attachment, consulté le 07.09.2025.
[12] https://amrctraining.co.uk/apprenticeships/our-apprenticeships, consulté le 08.09.2025.
[13] Lab group size and laboratory duration, International Journal of Mechanical Engineering Education, 2025, DOI: 10.1177/03064190251315693. https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/03064190251315693, consulté le 10.09.2025.