Résumé
La visite à l’Université de Namur (Unamur), institution jésuite à taille humaine implantée au cœur de la capitale wallonne, a permis d’explorer une université qui conjugue tradition humaniste et recherche de pointe. Forte de quelque 7’300 étudiantes et étudiants et 1’300 membres du personnel, l’UNamur se distingue par sa proximité pédagogique, son ancrage régional et son ouverture internationale. Son histoire, marquée par une évolution constante depuis sa fondation en 1831, témoigne de sa capacité à s’adapter aux mutations de l’enseignement supérieur tout en préservant son identité.
L’université s’articule autour de sept facultés, couvrant des disciplines allant des sciences humaines aux sciences exactes et à l’informatique, et s’appuie sur des instituts de recherche dynamiques. Ses domaines d’excellence incluent les sciences de la vie et de la santé, les TIC et société, les matériaux et l’énergie, mais aussi l’économie et la vulnérabilité sociétale. L’accent mis sur l’interdisciplinarité, les partenariats internationaux et la création de spin-offs illustre son ambition d’intégrer étroitement recherche et enseignement, au service de l’innovation et du développement régional.
La stratégie « Univers 2025 » définit quatre priorités : durabilité, qualité de vie, digitalisation et internationalisation. Ces axes traduisent une volonté de conjuguer attractivité académique et responsabilité sociétale. Le bien-être estudiantin, la transition écologique et la transformation numérique sont envisagés comme des leviers de différenciation et de rayonnement. L’adhésion récente au réseau RELIEF confirme aussi la volonté de l’UNamur de renforcer la coopération francophone et d’internationaliser ses programmes.
Les échanges avec les facultés des sciences et de l’informatique ont mis en évidence à la fois des complémentarités et des défis partagés avec la HES-SO. Si les collaborations avec les milieux professionnels existent déjà (stages, projets appliqués, interventions d’industriels), elles gagneraient à être institutionnalisées. L’attractivité des formations en sciences exactes reste fragilisée par un taux d’échec élevé en première année, mais l’informatique et la chimie se distinguent par leur dynamisme et leurs débouchés solides. La flexibilité des parcours, avec des masters différenciés et des passerelles vers les hautes écoles, constitue un atout supplémentaire.
En définitive, l’Université de Namur illustre un modèle singulier : une université de proximité, ancrée dans son territoire mais connectée aux grands réseaux scientifiques. Ses valeurs humanistes, son orientation vers la recherche appliquée et son engagement international en font un partenaire stratégique de la HES-SO, particulièrement dans le cadre de RELIEF.
Description de l’université
Histoire
L’Université de Namur[1] trouve ses origines en 1831, lorsque la Compagnie de Jésus fonde les Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix (FUNDP). Dès le départ, l’ambition est claire : proposer à Namur et à sa région un enseignement supérieur ancré dans l’humanisme chrétien et la tradition intellectuelle jésuite, tout en répondant aux besoins d’une société en pleine mutation au lendemain de l’indépendance belge. Les premières formations portent sur la philosophie, les lettres et les sciences, en lien avec la mission éducative des jésuites. La dimension civique et locale se révèle très tôt : au-delà d’une formation académique, l’institution entend contribuer à l’élévation intellectuelle et sociale des jeunes générations de Wallonie. Cette identité, associant rigueur intellectuelle, ouverture à la pluralité et engagement sociétal, demeure encore aujourd’hui au cœur de l’ADN de l’Université de Namur.
Durant la première moitié du XXᵉ siècle, l’institution reste de taille modeste mais gagne progressivement en visibilité. Elle joue un rôle central dans la formation d’enseignantes et enseignants, de juristes et de scientifiques, à une époque où la Belgique se transforme en puissance industrielle et urbaine. Après la Seconde Guerre mondiale, le contexte de reconstruction favorise un développement plus marqué. En 1963, l’ouverture des cycles supérieurs constitue une étape décisive, renforçant la capacité de recherche et l’attractivité académique. L’institution, jusque-là perçue comme locale, élargit alors son horizon en attirant un nombre croissant d’étudiantes et d’étudiants. Les effectifs, encore limités à 466 étudiantes et étudiants en 1960, amorcent dès lors une croissance continue.
Les décennies suivantes confirment cette dynamique. Entre 1960 et 2000, l’université consolide ses facultés existantes et développe de nouvelles filières. Le contexte des réformes universitaires en Belgique, marqué par l’expansion des hautes écoles et la démocratisation de l’enseignement supérieur, place Namur dans un système en pleine mutation. L’ouverture à la recherche devient une priorité, avec la mise en place de nouveaux laboratoires scientifiques dans les sciences naturelles, le droit, les sciences humaines et les technologies émergentes. Dans les années 1990, les FUNDP renforcent leur politique de partenariats, notamment avec l’Université catholique de Louvain (UCLouvain), et s’engagent dans des coopérations internationales. L’essor de la recherche appliquée, tournée vers les besoins économiques et sociaux de la Wallonie, devient l’un des marqueurs distinctifs de l’institution, particulièrement dans les domaines du numérique et des biotechnologies.
Le début du XXIᵉ siècle marque une phase charnière. En 2004, les FUNDP participent activement à la mise en œuvre du processus de Bologne, qui harmonise les diplômes européens selon le système de crédits ECTS. Cette réforme, bien qu’exigeante, accroît la visibilité de l’institution au sein de l’espace européen de l’enseignement supérieur. La décennie est aussi marquée par une série de reconnaissances scientifiques : plusieurs chercheuses et chercheurs de Namur reçoivent le prix Francqui, confirmant l’excellence des travaux menés en sciences de la vie, en droit ou en sciences exactes. La dynamique d’innovation se traduit également par la création de spin-offs performantes, contribuant au développement économique régional et à l’essaimage de la recherche. Le moment symbolique survient en 2013, lorsque les FUNDP prennent officiellement le nom d’Université de Namur. Cette transformation consacre l’évolution d’une faculté à vocation locale vers une université à part entière, reconnue dans le paysage académique belge et international, et traduit une volonté affirmée de s’imposer comme un acteur visible et compétitif.
La décennie suivante est marquée par un renforcement de l’interdisciplinarité et de l’internationalisation. L’Université de Namur développe des formations transversales qui croisent les sciences et les humanités, à l’image du master en médecine générale en partenariat avec l’UCLouvain ou du master en sciences de l’éducation avec la Haute École Namur-Liège-Luxembourg (Henallux). Ces initiatives illustrent une volonté de décloisonner les disciplines et de répondre aux besoins de la société contemporaine. En parallèle, l’ouverture internationale s’accroît : la part d’étudiantes et d’étudiants étrangers dépasse les 12 %, des coopérations sont établies avec Harvard, Montréal ou Texas A&M, et l’adhésion à l’Alliance UniversEH en 2023, dédiée aux sciences et technologies spatiales et sociétales, place Namur au cœur d’un consortium stratégique de huit universités européennes.
Aujourd’hui, l’Université de Namur compte plus de 6’800 étudiantes et étudiants et près de 1’300 collaboratrices et collaborateurs répartis entre enseignement, recherche et administration. Son identité repose sur quatre piliers : ouverture, excellence, liberté et soutenabilité. Fidèle à son héritage jésuite, elle se définit comme une université à taille humaine, où la proximité entre professeures, professeurs et étudiantes, étudiants favorise un accompagnement personnalisé. Elle affirme également son rôle civique : l’Université contribue activement au développement de la Ville de Namur, participe à des initiatives culturelles comme le Quai 22 ou le Confluent des savoirs, soutient la création de spin-offs et entretient des liens étroits avec les acteurs socio-économiques régionaux. Elle s’affirme ainsi comme une institution civique et internationale, ancrée localement mais résolument tournée vers les défis globaux : transition écologique, inégalités sociales, révolution numérique.
En moins de deux siècles, l’Université de Namur est passée d’un petit établissement jésuite à une université moderne, reconnue et connectée à l’international. Son histoire illustre l’évolution de l’enseignement supérieur belge : enraciné dans la tradition mais constamment renouvelé pour répondre aux attentes de la société.
Facultés, centres de recherche et campus
L’Université de Namur[2] s’organise autour de six facultés qui reflètent sa diversité disciplinaire et son engagement à la fois scientifique, pédagogique et sociétal. Chaque faculté conserve une taille humaine qui favorise la proximité entre le corps professoral et le corps estudiantin, tout en développant des pôles d’excellence et des partenariats internationaux. Ces facultés sont regroupées sur un campus urbain intégré au cœur de la ville, renforçant le lien civique qui caractérise l’institution depuis sa fondation.
La Faculté de Philosophie et Lettres est l’héritière de la tradition humaniste qui marque l’histoire de l’université. Elle s’attache à comprendre l’expérience humaine à travers l’étude des langues, des littératures, de l’histoire, de la philosophie et des arts. Cette faculté joue un rôle essentiel dans la formation de l’esprit critique et la compréhension des sociétés, passées comme présentes. Sa recherche se déploie dans des domaines variés tels que l’analyse des discours, la culture visuelle, la philosophie morale et politique, ainsi que les humanités numériques. Elle participe activement aux débats contemporains sur la mémoire, la citoyenneté et l’éthique, tout en formant des étudiantes et étudiants aptes à travailler dans les secteurs de la culture, de l’éducation et de la communication.
La Faculté de Droit incarne la dimension civique et citoyenne de l’Université de Namur. Sa mission est double : former des juristes compétents et critiques, et contribuer à l’évolution des normes et institutions dans une société en constante transformation. Les recherches menées en droit constitutionnel, en droit européen et en droit des technologies de l’information sont reconnues au-delà des frontières belges. La faculté se distingue notamment par son expertise dans le domaine du numérique et du droit des données, domaine particulièrement pertinent dans le contexte de la régulation européenne et internationale. En formant les étudiantes et étudiants aux enjeux du droit dans une société numérique et mondialisée, elle illustre la capacité de Namur à relier excellence académique et pertinence sociétale.
La Faculté des Sciences occupe une place centrale dans le dispositif académique. Forte de plusieurs départements en biologie, chimie, physique, mathématiques et informatique, elle développe une recherche de pointe dans des domaines stratégiques comme la biologie moléculaire, la chimie pharmaceutique, les sciences des matériaux ou encore l’intelligence artificielle. Les laboratoires de cette faculté bénéficient d’équipements de haut niveau et d’une reconnaissance internationale, comme en témoignent les collaborations avec Harvard, le MIT ou le CNRS. L’informatique, en particulier, est un domaine phare de Namur, avec des travaux en cybersécurité, en modélisation et en science des données qui nourrissent à la fois l’innovation technologique et les partenariats industriels. La faculté illustre le lien constant entre recherche fondamentale et application, contribuant au développement de spin-offs et à l’essaimage de solutions concrètes dans les secteurs pharmaceutiques, technologiques et environnementaux.
La Faculté de Médecine concentre ses activités sur la formation médicale et la recherche biomédicale. Elle joue un rôle crucial dans l’articulation entre soins de santé, sciences de la vie et innovation thérapeutique. Ses programmes couvrent à la fois la formation de médecins généralistes et de chercheurs en biomédecine. Les collaborations avec les hôpitaux de Namur renforcent la dimension clinique et appliquée de l’enseignement. La recherche biomédicale menée à Namur se distingue par son interdisciplinarité, mobilisant biologie, chimie et informatique pour répondre à des défis complexes tels que la modélisation des maladies, les traitements personnalisés ou la biotechnologie médicale. Cette faculté illustre l’ambition de l’université de conjuguer proximité humaine et excellence scientifique dans un domaine hautement compétitif.
La Faculté des Sciences économiques, sociales et de gestion incarne l’ouverture de l’Université de Namur aux enjeux contemporains liés à la société, à l’économie et à la gouvernance. Elle propose des formations diversifiées en économie, en gestion et en sciences sociales, avec une attention particulière portée à la responsabilité sociale, à la durabilité et aux transformations numériques. Ses recherches se déploient dans des champs tels que l’économie du développement, la régulation financière, la sociologie des inégalités et la gestion responsable. La faculté contribue aussi à l’internationalisation de l’université par des programmes conjoints et des partenariats avec des institutions en Europe, en Amérique du Nord et en Afrique. L’accent mis sur l’innovation pédagogique, avec des approches de type project-based learning et des stages en entreprise, prépare les diplômés à relever les défis économiques et sociaux de demain.
Enfin, la Faculté d’Informatique illustre l’un des pôles d’excellence distinctifs de l’Université de Namur. Elle est reconnue au niveau international pour ses recherches en intelligence artificielle, en big data, en systèmes d’information et en cybersécurité. Ses projets associent entreprises, institutions publiques et centres de recherche, plaçant Namur au cœur des enjeux de la transformation numérique. L’informatique est aussi un domaine de formation fortement attractif, qui attire un nombre croissant d’étudiantes et étudiants belges et étrangers. La faculté illustre la stratégie d’ancrage local et de rayonnement global, en contribuant à la fois à l’économie régionale et à l’avancée de la science au niveau mondial.
Les facultés sont étroitement associées à une série de centres et instituts de recherche qui structurent la vie scientifique. Ces centres, adossés aux facultés mais fonctionnant souvent de manière interdisciplinaire, permettent de répondre à des défis sociétaux complexes tels que la transition énergétique, la gouvernance numérique, la durabilité alimentaire ou la justice sociale. Leur organisation favorise l’intégration des doctorantes et doctorants dans des équipes pluridisciplinaires, la mise en place de projets collaboratifs à l’échelle européenne et la diffusion de la science ouverte. Les collaborations internationales, notamment via l’Alliance UniversEH et le réseau Erasmus Mundus, renforcent la capacité de l’Université de Namur à inscrire sa recherche dans un cadre global.
L’ensemble des facultés et des centres de recherche se déploie sur un campus urbain unique, situé en plein cœur de la ville de Namur. Contrairement à de grandes universités périphériques ou dispersées, l’Université de Namur est intimement intégrée à son tissu urbain, ses bâtiments se répartissant dans un périmètre cohérent autour de la place d’Armes et du centre historique. Ce modèle de campus urbain favorise la proximité entre les disciplines, encourage la circulation des étudiantes et étudiants entre les facultés et contribue à l’animation culturelle et sociale de la ville. Les infrastructures allient patrimoine et modernité, avec des bâtiments historiques tels que l’ancienne abbaye de Paix-Dieu, mais aussi des espaces modernes dédiés à la recherche, aux bibliothèques et aux technologies numériques. L’intégration dans le tissu urbain crée une relation symbiotique : l’université bénéficie de la vitalité de la ville et, en retour, elle contribue à sa dynamique culturelle, économique et sociale.
Dans son organisation académique et scientifique, l’Université de Namur conjugue tradition et modernité. Les facultés perpétuent l’esprit humaniste hérité de ses fondateurs tout en développant des pôles de recherche de pointe. Les centres interdisciplinaires incarnent la capacité à relier sciences, techniques et humanités dans la perspective des grands défis contemporains. Enfin, le campus urbain traduit une vision civique où l’université ne se sépare pas de la cité mais en devient l’un des moteurs essentiels. Ce modèle singulier contribue à la réputation de Namur comme université de proximité et d’excellence, à la fois ancrée dans son territoire et résolument ouverte sur le monde.
Stratégie et développements futurs
L’Université de Namur[3], [4] a élaboré un plan stratégique ambitieux intitulé Univers 2025, conçu comme un outil de projection et de mobilisation pour l’ensemble de sa communauté. Il s’agit d’une démarche participative qui associe le rectorat, les doyens, les responsables administratifs, les président·es d’instituts, l’assemblée générale des étudiant·es et les corps académiques. Plus qu’un document figé, Univers 2025 constitue un processus vivant et évolutif, destiné à accompagner l’institution dans ses missions d’enseignement, de recherche et de service à la société, tout en répondant aux défis de soutenabilité, d’internationalisation et de bien-être communautaire. L’objectif est clair : positionner l’Université comme un établissement responsable, différent et enthousiasmant, à la fois ancré dans son territoire et tourné vers le monde.
Le premier axe du plan est consacré au développement de l’Université. La croissance est envisagée comme une nécessité pour renforcer l’attractivité académique et scientifique, mais elle doit se réaliser dans le respect des valeurs fondatrices : liberté d’enseignement, excellence à taille humaine, ouverture au monde et responsabilité sociétale. Pour atteindre cet équilibre, plusieurs initiatives ont déjà vu le jour : la mobilisation du réseau des alumni en Belgique et à l’international, l’insertion dans le réseau de service learning Uniservitate qui associe excellence académique et engagement citoyen, ou encore des projets d’extension de l’offre de formations via de nouvelles habilitations soumises à l’ARES. Ces dynamiques traduisent une vision où l’expansion institutionnelle n’est pas synonyme de gigantisme, mais d’un enrichissement qualitatif qui place la personne, membre du corps estudiatin ou du personnel au cœur des priorités.
Un deuxième objectif stratégique concerne la transition écologique et la mise en place d’un campus durable. L’Université de Namur souhaite devenir exemplaire dans sa gestion des infrastructures et dans l’intégration du développement durable dans ses enseignements et recherches. Concrètement, elle a engagé la réalisation d’un bilan carbone institutionnel et le déploiement d’un plan de mobilité visant à réduire l’empreinte écologique des déplacements. Elle a aussi structuré ses activités de recherche et de formation autour des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, afin de valoriser l’impact de ses projets sur la transition environnementale. Le domaine d’Haugimont illustre cette ambition, avec la création d’une réserve naturelle agréée associée à des projets pédagogiques et scientifiques. Ainsi, la soutenabilité ne se limite pas aux bâtiments ou à l’énergie, mais s’étend à la manière dont l’Université conçoit son rôle sociétal et environnemental.
Le bien-être constitue un troisième pilier. L’Université de Namur reconnaît que sa vitalité repose sur l’engagement de femmes et d’hommes, étudiant·es, chercheur·euses et collaborateur·trices, dont la santé physique et mentale est une condition sine qua non à l’accomplissement de ses missions. Le dispositif PHARE, guichet unique d’écoute et d’accompagnement pour les victimes de harcèlement, a été mis en place afin d’améliorer la sécurité et le climat de travail. De même, des mesures concrètes ont été adoptées pour répondre aux difficultés économiques, comme l’instauration de repas à tarif social pour les étudiant·es. Enfin, l’Université s’investit dans le développement d’infrastructures sportives en partenariat avec la ville et d’autres institutions namuroises, afin de renforcer la vie étudiante et le sentiment d’appartenance. Cette approche du bien-être traduit la volonté d’associer performance académique et qualité de vie, dans la tradition jésuite du cura personalis.
Sur le plan international, l’Université entend accroître sa visibilité et sa reconnaissance. Si ses chercheuses et chercheurs participent déjà à des réseaux internationaux solides comme en témoigne un fort taux de co-publications avec des partenaires étrangers, l’ambition est de systématiser et d’élargir ces collaborations. L’institution vise l’adhésion à une alliance européenne, dans la continuité des programmes Erasmus+ et des masters conjoints. Elle s’appuie également sur des investissements ciblés, comme dans le domaine des biomatériaux et de la chimie verte, pour intégrer des plateformes technologiques de pointe à l’échelle wallonne et européenne. La production de supports de communication en anglais et le développement d’une politique éditoriale active (via les Presses universitaires de Namur) renforcent cette visibilité. La stratégie internationale est donc double : soutenir l’excellence scientifique par des réseaux mondiaux et accroître l’attractivité pour les étudiant·es et chercheurs de talents venant de l’étranger.
Enfin, la transformation numérique constitue un cinquième axe central. L’Université déploie un vaste plan de modernisation informatique centré sur l’utilisateur. Les systèmes de gestion académique et administrative (Sigale, SEM, PIL, GED, IAM, BI) sont progressivement intégrés pour créer un environnement cohérent, sécurisé et convivial. L’objectif est de simplifier les démarches, d’améliorer la transparence et de permettre des décisions rapides et éclairées. À cela s’ajoutent la mise en place d’un nouveau site internet, d’une plateforme intranet modernisée et d’outils bureautiques sécurisés, destinés à améliorer la communication interne et la présence de l’Université sur les réseaux. Cette transformation numérique ne se limite pas à l’efficacité administrative : elle vise aussi à favoriser de nouvelles pédagogies, à faciliter la recherche collaborative et à renforcer l’expérience des étudiant·es.
Le processus de mise en œuvre de Univers 2025 repose sur une forte implication de la communauté universitaire. Des ateliers participatifs ont permis aux facultés, services et instituts d’identifier des projets prioritaires et de définir les modalités de gouvernance (responsables, référents politiques, personnes consultées et informées). Cette dynamique se poursuit à travers des appels à projets annuels ouverts à l’ensemble des membres, favorisant l’innovation et l’intelligence collective. Par ailleurs, une communication régulière à l’aide de newsletters, assemblées ou publications informe la communauté des avancées et renforce la transparence. Enfin, l’Université évalue systématiquement ses actions au regard des 17 ODD, avec pour objectif la production d’un rapport annuel de responsabilité sociétale, alignant ses engagements académiques et scientifiques avec les grands défis globaux.
Dans son ensemble, la stratégie de l’Université de Namur traduit une vision équilibrée entre identité et ouverture, tradition et innovation. Le développement institutionnel ne se conçoit pas comme une croissance quantitative, mais comme un approfondissement qualitatif qui intègre durabilité, bien-être, internationalisation et transition numérique. Ce positionnement distinctif, fidèle à son héritage humaniste et à sa taille humaine, lui permet d’affirmer son rôle dans le paysage universitaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de contribuer activement aux grands débats et enjeux du XXIe siècle.
Membre du réseau Relief
En 2025, l’Université de Namur a rejoint officiellement le Réseau d’Échanges et de Liaisons entre Institutions d’Enseignement supérieur Francophones (RELIEF)[5], créé en 2018 par la HES-SO, l’Université Savoie Mont Blanc (USMB) et l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Ce réseau, reconduit en 2023 pour cinq ans, constitue un espace de coopération académique et scientifique qui met en commun expertises et ressources afin de développer des projets conjoints au sein de la francophonie. L’adhésion de l’UNamur en fait le quatrième partenaire et marque une étape significative dans son ouverture internationale.
RELIEF est guidé par des valeurs en adéquation avec la mission de l’Université de Namur : diversité culturelle et scientifique, inclusion et équité, co-construction, innovation pédagogique et ancrage territorial. Ces principes se traduisent par des actions concrètes visant à concevoir des programmes transfrontaliers accessibles, à mutualiser les expertises et à développer des initiatives à fort impact pour les communautés locales et régionales.
Les objectifs du réseau sont multiples. Il s’agit d’abord de renforcer et d’élargir les collaborations institutionnelles entre les partenaires, dans l’enseignement, la recherche et la gouvernance. RELIEF ambitionne également de développer des partenariats structurels avec d’autres établissements francophones, notamment en Afrique de l’Ouest. Un autre axe essentiel consiste à faciliter le dépôt de projets conjoints auprès de bailleurs institutionnels, européens, nationaux ou privés, renforçant ainsi la visibilité et la compétitivité des établissements membres.
L’internationalisation des programmes est au cœur des activités de RELIEF. Des écoles internationales d’été ou d’hiver, des programmes hybrides intensifs, des échanges d’enseignants et des diplômes conjoints sont organisés régulièrement. Ces initiatives offrent aux étudiantes et étudiants une expérience transfrontalière enrichissante et renforcent l’intégration académique francophone. RELIEF s’attache aussi à favoriser les liens entre universités et territoires, en développant des collaborations avec les collectivités locales autour de thématiques comme la durabilité, la transition énergétique ou l’innovation sociale.
Depuis sa création, RELIEF a déjà lancé trois appels à projets conjoints et organisé plusieurs écoles internationales, dont une sur les énergies renouvelables et l’entrepreneuriat, désormais dans sa huitième édition. Le réseau offre aussi des opportunités de formation internationale pour le personnel administratif et technique, comme les semaines de formation organisées à l’UQTR en 2025 et à Neuchâtel et Chambéry la même année.
Pour l’Université de Namur, rejoindre RELIEF représente une opportunité de renforcer son rayonnement international et de consolider son identité francophone. Cette intégration confirme sa volonté de participer activement à la construction d’un espace académique inclusif et innovant, capable de relever collectivement les grands défis sociétaux et scientifiques.
Entretien
La rencontre à l’Université de Namur a débuté par l’accueil du Professeur Stéphane Leyens, Vice-recteur aux Relations Internationales, qui a présenté l’institution et ses grandes orientations. Il a rappelé le caractère jésuite de l’Université, son attachement aux valeurs d’inclusion, de liberté, d’intelligence collective et de responsabilité sociétale. L’UNamur compte environ 7’300 étudiantes et étudiants et 1’300 collaboratrices et collaborateurs, répartis dans sept facultés : Arts et Humanités, Informatique, Sciences, Droit, Économie et Communication, Médecine et Centre de Langues. La rectrice, Professeure Annik Castiaux, met en avant une vision humaniste et inclusive de l’université, qui s’exprime à travers des domaines d’excellence en sciences de la vie et santé, TIC et société, patrimoine, vulnérabilité, économie et société, ainsi que matériaux, énergie et environnement. La recherche est au cœur de ce projet, avec 22 spin-offs actives et plus de 1’000 publications annuelles.
Après cette introduction, j’ai présenté la HES-SO et la Faculté d’ingénierie et d’architecture, mettant en évidence nos spécificités, en particulier la professionnalisation des cursus et la proximité avec le tissu économique régional. Cette comparaison a permis de souligner à la fois les points communs et les différences structurelles entre nos institutions.
La Faculté des Sciences a ensuite été présentée par la Professeure Sabine Henry, accompagnée de plusieurs collègues. Le Département de chimie, dirrigé par le Prof. Steve Lanners, illustre bien les complémentarités possibles : avec une quarantaine de doctorants et une recherche de haut niveau, il maintient aussi un lien étroit avec l’industrie grâce à des masters différenciés entre recherche et applications industrielles. Les échanges d’enseignant·es, par exemple avec la HEIA‑FR, pourraient amener des synergies. Le Département de mathématiques, dirigé par le Prof. Timoteo Carletti, a mis en avant son orientation appliquée, notamment autour de la programmation et la data science, avec des projets concrets liés à la logistique, à l’optimisation des flux ou encore à la mobilité électrique. Le Département de physique, dirrigé par le Prof. Luc Henrard et Dr. Julien Colaux, se concentre sur la physique des matériaux, la photonique et la caractérisation appliquée, avec des applications allant des implants dentaires à l’étude du patrimoine. La faculté attire environ 1’700 étudiantes et étudiants, mais connaît, comme d’autres disciplines scientifiques, un taux d’échec élevé en première année, lié notamment à la transition difficile entre le secondaire et l’université.
La Faculté d’informatique, dirrigé par le Prof. Anthony Clève, a présenté ses cursus, caractérisés par une attractivité croissante et une ouverture aux publics variés grâce aux cours du soir (cours décalés). Les bachelors comptent environ 300 étudiantes et étudiants, tandis que les masters se déclinent en deux formats (60 et 120 ECTS), permettant soit une spécialisation rapide pour les professionnels, soit une préparation au doctorat. L’informatique se distingue aussi par des passerelles intéressantes avec les hautes écoles, qui permettent aux diplômés de bachelors professionnalisants de poursuivre un master universitaire en réalisant une année (54 crédits ECTS). Le département contribue par ailleurs à des programmes interfacultaires en cybersécurité et en architecture des systèmes.
Les discussions se sont ensuite concentrées sur quatre thématiques transversales. L’intégration des compétences numériques dans les formations est apparue comme un enjeu partagé, en particulier dans les sciences et l’ingénierie, avec un besoin d’adapter en permanence les curricula aux évolutions rapides, telles que la montée en puissance de la data science. Les collaborations avec les milieux professionnels, bien que présentes, ne sont pas systématisées : elles reposent souvent sur des stages ou des interventions ponctuelles, mais les intervenants reconnaissent leur importance pour l’employabilité. La flexibilité des parcours académiques a également été abordée : l’existence de masters à géométrie variable (60 ou 120 crédits), de passerelles et de formations hybrides illustre une ouverture croissante aux profils diversifiés. Enfin, l’articulation entre recherche et enseignement constitue un axe fort de l’UNamur : les étudiantes et étudiants sont impliqués dans des projets appliqués dès le bachelier ou le master, mais la question de la modularité et de l’institutionnalisation de ces collaborations reste à approfondir.
La rencontre s’est terminée par un déjeuner convivial à la Brasserie François, permettant de prolonger les échanges de manière informelle et d’envisager de futures pistes de coopération, notamment dans le cadre du réseau RELIEF.
Analyse
Le développement des programmes en collaboration avec les milieux professionnels à l’Université de Namur se caractérise par une approche pragmatique mais encore partiellement institutionnalisée. Plusieurs facultés, en particulier celles des sciences et de l’informatique, entretiennent des liens concrets avec le monde socio-économique via des stages, des séminaires avec des alumni ou des interventions ponctuelles d’acteurs industriels. Par exemple, en chimie et en physique, une proportion significative des étudiantes et étudiants effectue des stages en entreprise, souvent en fin de cursus, avec des débouchés professionnels directs. Ces dispositifs démontrent un potentiel réel de co-construction des parcours, mais ils restent souvent portés par des initiatives individuelles ou des réseaux locaux plutôt que par une stratégie structurée. Toutefois, la volonté affichée dans le plan stratégique Univers 2025 d’ancrer la recherche et l’enseignement dans les grands défis sociétaux laisse présager une formalisation croissante de ces collaborations. L’adhésion au réseau RELIEF constitue également une opportunité pour renforcer ces liens, en intégrant des partenaires internationaux et en mutualisant des dispositifs pédagogiques innovants.
L’attractivité des formations en ingénierie constitue un enjeu majeur dans un contexte où les sciences exactes et l’informatique connaissent un taux d’abandon élevé en première année. Les responsables de facultés soulignent que cette difficulté est souvent liée à la transition entre le secondaire et l’université, où les étudiantes et étudiants se retrouvent confrontés à une autonomie accrue et à des exigences théoriques parfois éloignées de leurs attentes. Malgré cela, certaines filières conservent une attractivité croissante, en particulier l’informatique, qui bénéficie de l’essor du numérique et attire un public varié, y compris des personnes en reprise d’études via les cours du soir. La chimie et la physique, de leur côté, offrent des débouchés solides grâce à la recherche appliquée et aux collaborations industrielles. La notoriété internationale de l’Université, ses partenariats académiques et la création de spin-offs renforcent cette attractivité en positionnant Namur comme une institution capable d’offrir des perspectives académiques et professionnelles à la fois locales et globales. Néanmoins, la concurrence des hautes écoles, qui proposent des formations plus professionnalisantes, accentue le défi de rendre visibles les spécificités des cursus universitaires.
La comparaison entre formations courtes et cycles longs révèle une complémentarité mais aussi une tension entre deux logiques. D’un côté, les hautes écoles offrent des bacheliers professionnalisants en trois ans, orientés vers l’emploi rapide, ce qui séduit une partie des étudiantes et étudiants en quête de concrétisation immédiate. De l’autre, l’Université de Namur propose des parcours plus longs et académiques, avec des masters de 120 crédits ouvrant vers la recherche et le doctorat. L’existence de passerelles entre hautes écoles et université illustre une volonté de fluidifier les parcours : les diplômés de bachelors professionnalisants peuvent rejoindre un master universitaire moyennant une année complémentaire. Ce mécanisme enrichit le profil des étudiants et favorise la rencontre entre approche appliquée et formation académique. Cependant, les masters de 60 crédits, destinés à des professionnels en activité, illustrent une flexibilité qui peut aussi brouiller la lisibilité globale des offres de formation. La coexistence de ces formats courts et longs souligne l’importance d’un positionnement clair pour attirer des publics diversifiés tout en préservant l’employabilité.
La flexibilité des formations à l’Université de Namur se manifeste à travers plusieurs dispositifs, tels que les masters différenciés (60 ou 120 crédits), les passerelles avec les hautes écoles et l’ouverture des cursus en horaires décalés. Ces éléments permettent d’intégrer des étudiantes et étudiants aux parcours variés, qu’ils soient en formation initiale, en reconversion ou déjà insérés dans le monde professionnel. L’université explore également des approches hybrides et transversales, notamment via des projets interdisciplinaires en data science ou en cybersécurité, qui combinent compétences techniques et sociales. Toutefois, les discussions menées avec les responsables de facultés mettent en lumière la nécessité de mieux institutionnaliser cette flexibilité, afin d’assurer une cohérence et une reconnaissance claire des acquis. Le plan Univers 2025 insiste sur la soutenabilité financière et l’innovation pédagogique comme critères de développement, ce qui pourrait encourager la mise en place de micro-certifications ou de parcours individualisés alignés sur les besoins sociétaux et professionnels. Dans ce cadre, la flexibilité n’est pas seulement une réponse à la diversité des publics, mais aussi un levier stratégique pour renforcer la compétitivité de l’institution.
L’articulation entre enseignement et recherche constitue l’une des forces distinctives de l’Université de Namur. Les facultés de sciences et d’informatique intègrent déjà les étudiantes et étudiants dans des projets appliqués dès le bachelor, que ce soit par des stages, des projets en entreprise ou des travaux de recherche encadrés. Cette immersion précoce permet de lier théorie et pratique et de favoriser l’employabilité. En physique, par exemple, la recherche sur les matériaux et leur caractérisation trouve des applications concrètes dans le patrimoine ou la santé, offrant aux étudiants une expérience formatrice et valorisante. La dynamique de recherche est soutenue par la création de spin-offs et par une politique de partenariats internationaux, ce qui renforce la visibilité et l’impact de l’institution. Toutefois, les discussions lors de la rencontre révèlent une certaine informalité dans l’organisation de ces interactions, qui repose davantage sur l’initiative des enseignants que sur une stratégie systématisée. Le défi est donc de consolider cette articulation par des dispositifs plus structurés, garantissant une participation généralisée des étudiants et une reconnaissance académique claire. Ce positionnement conforte l’Université dans son ambition de rester une université de proximité et de taille humaine, tout en cultivant une recherche de pointe connectée aux enjeux globaux.
Objectif | Observations |
1. Développement des programmes en collaboration avec les milieux professionnels | |
1.1 Analyser les stratégies adoptées pour intégrer des partenariats avec les entreprises | L’intégration des partenariats au niveau de la révision des programme reposent surtout sur des initiatives personnelles au sein d’un programmes. Ils se font grâce aux alumni, aux stages ou encore dans les séminaires avec les entreprises. Elles sont encore peu institutionnalisées. Le plan stratégique Univers 2025 prévoit un renforcement de ces liens. |
1.2 Identifier les pratiques innovantes de co-construction répondant aux besoins du marché | La mise en place de stages en M2, la participation de professionnels à l’évaluation ou l’encadrement de projets, ainsi que les passerelles avec les hautes écoles témoignent d’une volonté de co-construction. Toutefois, ces pratiques demeurent dispersées. |
2. Attractivité des formations en ingénierie | |
2.1 Étudier les initiatives visant à renforcer l’attractivité des filières, notamment en lien avec l’employabilité | L’Université mise sur ses débouchés solides (chimie, physique, informatique), sur la recherche appliquée et sur la création de spin-offs. L’internationalisation et l’ancrage régional renforcent également l’image de l’institution. |
2.2 Analyser les dispositifs mis en place pour attirer davantage d’étudiantes et d’étudiants | La croissance du nombre d’étudiantes et étudiants en informatique est notable, notamment via des cours du soir et des passerelles. Cependant, aucune action ciblée pour élargir la base de recrutement (ex. genre) n’a été mise en évidence. |
3. Formation courte versus cycles longs | |
3.1 Comparer les programmes professionnalisants courts avec les filières classiques (5 ans) | L’université ne vise pas de formation courte professionnalisante. Les bacheliers professionnalisants sont réalisés en hautes écoles et séduisent par leur accès direct au marché du travail. Les masters universitaires (120 crédits) ouvrent à la recherche et au doctorat, offrant une trajectoire académique plus longue et théorique. |
3.2 Identifier les forces et limites des deux systèmes (flexibilité, employabilité, transfert de compétences) | Les filières courtes (HE) offrent une insertion professionnelle rapide. Les cycles longs garantissent un approfondissement scientifique et une forte employabilité dans des métiers de recherche, mais au prix d’un taux d’échec élevé en première année. |
4. Flexibilité des formations | |
4.1 Explorer les dispositifs favorisant la modularité : VAE, micro-certifications, parcours hybrides | Masters de 60 ou 120 crédits, horaires décalés et passerelles HE–Université constituent les principaux dispositifs. L’idée de micro-certifications et de modularité figure dans Univers 2025, mais reste à concrétiser. |
4.2 Étudier l’effet de ces dispositifs sur la réussite académique et les parcours individualisés | Les dispositifs permettent une intégration d’étudiantes et étudiants aux profils variés, mais les taux d’échec élevés (notamment en Bac1) soulignent les limites actuelles. Une meilleure orientation et un accompagnement individualisé seraient nécessaires. |
5. Articulation entre enseignement et recherche | |
5.1 Analyser des exemples de collaboration réussie entre enseignement et recherche | Les étudiantes et étudiants sont intégrés dans des projets appliqués dès le bachelor (ex. physique des matériaux, chimie, data science). Des spin-offs et collaborations internationales renforcent ce lien. |
5.2 Identifier les pratiques favorisant la participation des étudiantes et des étudiants à la recherche dès le bachelor | Stages, projets en entreprise et implication dans des travaux encadrés permettent cette participation, mais l’organisation reste informelle, dépendant largement des enseignants plutôt que d’une stratégie institutionnelle. |
Conclusion
La visite de l’Université de Namur a mis en lumière une institution singulière par sa taille humaine, son ancrage régional et son identité jésuite affirmée, tout en étant résolument tournée vers l’international et les grands défis sociétaux. L’UNamur se distingue par un équilibre entre tradition et modernité : elle conjugue la proximité pédagogique, qui favorise l’accompagnement des étudiantes et étudiants, avec une recherche de pointe reconnue à l’échelle mondiale. Sa stratégie Univers 2025 illustre cette ambition de croissance qualitative, axée sur la soutenabilité, le bien-être, la transition numérique et l’ouverture internationale.
Les échanges tenus sur place ont confirmé le dynamisme des facultés des sciences et de l’informatique, ainsi que leur volonté de structurer progressivement le dialogue avec les milieux professionnels pour adapter les programmes à l’évolution des besoins. L’Université se positionne ainsi comme un acteur capable de relier les impératifs académiques aux attentes sociétales, même si certains dispositifs gagneraient à être davantage institutionnalisés.
L’UNamur fait face, comme d’autres institutions européennes, à des défis structurels : la réussite en première année, la lisibilité entre cycles courts et longs, ou encore l’équilibre entre formation théorique et professionnalisation. Toutefois, elle dispose de leviers solides : une recherche appliquée porteuse de spin-offs, des passerelles efficaces avec les hautes écoles, et une attractivité renforcée dans des domaines en expansion tels que l’informatique, la data science ou les matériaux.
Pour la HES-SO, il existe des perspectives intéressantes de collaboration avec l’Université de Namur. L’intégration récente au réseau RELIEF offre une plateforme commune pour développer des projets conjoints, notamment autour de la durabilité, de l’innovation pédagogique et de la formation transfrontalière. Au-delà de la coopération institutionnelle, la complémentarité entre approches professionnalisantes et académiques constitue une opportunité d’enrichir mutuellement les parcours et de renforcer l’employabilité des diplômés.
En définitive, l’Université de Namur illustre un modèle d’université européenne de proximité, attachée à son territoire mais ouverte sur le monde. Sa capacité à articuler humanisme, excellence scientifique et responsabilité sociétale en fait un partenaire stratégique pour envisager des coopérations renforcées dans les années à venir.
Remerciements
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à l’Université de Namur pour l’accueil chaleureux et la richesse des échanges qui ont marqué cette rencontre. Mes remerciements s’adressent en particulier au Professeur Stéphane Leyens, Vice-recteur aux Relations internationales, pour sa présentation introductive et son engagement en faveur de l’ouverture internationale de l’institution. Je remercie également les professeures et professeurs qui ont pris le temps de partager leur expertise et leur vision : la Professeure Sabine Henry, Doyenne de la Faculté des Sciences, le Professeur Wim Van Hoof, Doyen sortant de la Faculté d’Informatique, le Professeur Anthony Clève, Doyen de la Faculté d’Informatique, le Professeur Timoteo Carletti, Président du Département de Mathématiques, le Professeur Steve Lanners du Département de Chimie, le Professeur Luc Henrard du Département de Physique et Président de l’Unité d’Appui à la Recherche, ainsi que le Dr Julien Colaux du Département de Physique. Leurs témoignages concrets ont permis de mieux saisir les spécificités de l’Université de Namur et les défis qui l’animent.
J’adresse une reconnaissance particulière à Madame Marie Assez, du Service des Relations Internationales, dont l’efficacité et le professionnalisme dans l’organisation de cette rencontre ont largement contribué à son succès.
À toutes et à tous, un grand merci pour votre disponibilité, votre engagement et votre ouverture, qui témoignent de la vitalité de votre institution et de son ancrage dans les défis contemporains. Ces échanges nourriront assurément les réflexions du Conseil de domaine Ingénierie et Architecture de la HES-SO.
[1] https://www.unamur.be/sites/default/files/2025-03/brochure_notoriete_FR_V2025%20web.pdf, consulté le 14.09.2025.
[2] https://www.unamur.be/sites/default/files/2025-03/brochure_notoriete_FR_V2025%20web.pdf, consulté le 14.09.2025.
[3] https://www.unamur.be/sites/default/files/2025-03/brochure_notoriete_FR_V2025%20web.pdf, consulté le 14.09.2025.
[4] https://www.unamur.be/sites/default/files/2024-01/plan_strategique.pdf, consulté le 14.09.2025.
[5] https://unamur.be/fr/international/reseaux-partenariats/reseau-relief, consulté le 14.09.2025.